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Etats-Unis : Trois musulmans saisissent la justice pour espionnage par le FBI

Publié
La Cour suprême des Etats-Unis à Washington / Ph. Alex Edelman - AFP
Temps de lecture: 2'

L’imam d’une mosquée et deux autres musulmans qui s’y rendent, disant avoir été espionnés par une «taupe» du FBI, ont saisi la Cour suprême des Etats-Unis. Examinée ce lundi, la plainte met en cause la police fédérale pour avoir mis sous surveillance les trois résidents de Californie, «à cause de leur religion», après les attentats du 11 septembre 2001, a rapporté l’AFP.

La police fédérale aurait notamment demandé à sa taupe «d’inciter à la violence» afin de voir les réactions des habitués de la mosquée, mais l’homme «a fait tellement peur aux gens avec ses propos sur des attentats à la bombe, le djihad, les guerres en Irak et en Afghanistan, qu’ils l’ont dénoncé à la police». Après sa dispute avec les agents du lieu de culte, l’informateur a reconnu être rémunéré par le FBI, poussant l’imam à porter plainte pour «atteinte à la liberté religieuse et discrimination».

Selon la même source, les plaignants disent que le FBI aurait introduit l’informateur dans la mosquée qu’ils fréquentent, afin de collecter «autant d’informations que possible» entre 2006 et 2007. La taupe qui «avait un casier criminel, s’est présentée comme convertie désireuse de revisiter ses racines franco-algériennes», à expliqué Me Ahilan Arulanantham, avocat de l’association de défense des droits civiques (ACLU) qui soutient les trois concernés.

Parmi les renseignements que le mis en cause aurait été amené à recueillir figurent «les numéros de téléphone, les adresses mail» et des conversations enregistrées en secret.

En réponse aux accusations, le Département américain de la Justice a défendu un «programme de surveillance pour des raisons objectives». Invoquant le secret d’Etat, il a refusé de donner les raisons de sa démarche et a demandé à ce que la plainte soit classée. En première instance, un tribunal lui a donné raison, mais une Cour d’appel a jugé que la juridiction «aurait dû examiner à huis-clos les éléments protégés par le secret».

D’ici juin 2022, la Cour suprême devra répondre si un tribunal peut considérer ou non «des éléments classifiés pour juger du bien-fondé d’une plainte mettant en cause la légalité d’un programme de surveillance de l’Etat».

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