France : 200 mosquées en cours de construction

Pas moins de 200 mosquées sont actuellement en cours de construction en France. C’est ce que vient de révéler le quotidien français Le Monde dans son édition du mardi 24 juillet. Leur financement, pouvant atteindre plusieurs millions d’euros, est assuré en grande partie par les dons des fidèles et des associations islamiques internationales. Plusieurs chefs d’Etat musulmans ont également participé, dans le passé, au financement des projets de mosquées. C’est le cas notamment du roi Mohammed VI  qui a fait don récemment, en mai dernier, de 787 000 euros, soit plus de 8 millions de dirhams, à une association pour la construction d’une mosquée à Blois.

«Les associations musulmanes utilisent aussi les dispositifs autorisés par la loi française pour bénéficier de baux emphytéotiques de 99 ans à loyer modéré de la part des collectivités locales, de garanties d'emprunt ou accolent à la partie cultuelle de leur projet une partie culturelle susceptible de recevoir des subventions publiques», explique le quotidien. Pour rappel, la loi de séparation des églises et de l’Etat, adoptée en 1905, interdit à la République tout financement direct des cultes, sauf en Alsace-Moselle qui bénéficie d’un statut spécial.

A Nantes par exemple, dans l’ouest de la France, la mairie dirigée à l’époque par Jean-Marc Ayrault avait versé, en 2010, une aide de 200 000 euros à une association islamique locale pour la construction de la mosquée Assalam. Cette aide financière, qui avait beaucoup fait débat, était pourtant tout à fait conforme à la loi 1905 puisqu’elle était destinée à la partie culturelle du projet.

2200 mosquées en activité seulement

Outre celles qui sont en cours de construction, la France compterait aujourd’hui quelques 2200 mosquées. Un chiffre qui peut paraitre important, mais qui demeure toutefois insuffisant au yeux des responsables religieux. A Toulouse, au sud-ouest de la France, Mamadou Daffé, imam de la mosquée Al Houceïne et chercheur au CNRS, dénonce en ce début du mois de ramadan, le manque de mosquées dans la région.

«C'est une injustice et une inégalité de traitement», estime l’imam, interrogé par l’AFP. «Le manque de mosquées en France ne joue ni sur la transparence, ni pour l'apaisement. Cela donne l'occasion à n'importe qui de faire n'importe quoi. C'est un terrain fertile pour les religieux autoproclamés», déplore-t-il. «On nous reproche de prier dans la rue, mais on n'est pas contents de prier dans la rue», souligne-t-il. «Prier à l'extérieur, ça le fait pas», estime de son côté Ben Meriem, 26 ans avant d’ajouter : «on est sur les trottoirs, sur le goudron. Les gens nous regardent bizarrement. Ca engendre du racisme et de la haine contre les musulmans. On préfèrerait avoir un peu d'intimité».

En effet, selon le Conseil français du culte musulman (CFCM), la surface totale destinée à la prière en France est de 300 000 m^2, tout en sachant que la communauté musulmane est estimée à plus de 3,5 millions de personnes.