Les mandats émis ne sont pas nouveaux. D’après France 3, leur révélation date du 22 octobre 2007, après signature de Patrick Ramaël, juge d'instruction au Tribunal de Paris, chargé notamment de l'instruction de la disparition en Côte-d’Ivoire du journaliste franco-canadien, Guy-André Kieffer. Ce jour correspondait au début de la première visite d’Etat de Nicolas Sarkozy au Maroc en tant que président de la République. Ils avaient été diffusés en France « mais avaient été bloqués au niveau européen et mondial », selon l'avocat de la famille de Ben Barka, Me Maurice Buttin. Cette émission au niveau mondial intervient après un accord récent du ministère français de la Justice, indique une source judicaire à l’AFP. Comme l’a remarqué l’AFP, la diffusion survient aussi deux jours après la fin de la visite au Maroc, du ministre français de l’Intérieur, Brice Hortefeux.
Le juge Ramaël avait émis en réalité cinq mandats d'arrêt à l'époque, Boubker Hassouni, infirmier et agent du Cab 1 étant la cinquième personne. Mais en raison d’un problème lié à la vérification de l'identité de cette personne, d’après la source judiciaire, ce mandat n’a pas été relayé par Interpol.
Le gouvernement marocain n’avait pas réagi officiellement le jeudi soir selon l’AFP. Toutefois, une source proche du ministère marocain de la Justice a confié sous anonymat que « c'est une surprise mais aussi une ancienne histoire qui revient à la surface chaque fois qu'une « partie occulte » veut salir les relations excellentes entre le Maroc et la France ». « Nous nous demandons qui est derrière cette annonce, qui ressemble à celle diffusée en 2007 », a ajouté une autre source, également proche du ministère de la Justice.
Est-ce un nouveau tournant dans ce dossier vieux de 44 ans ? Il est encore trop tôt pour se prononcer. Mais en tout cas cette annonce aura une forte répercussion sur les individus visés par les mandats. En effet ceux-ci risquent une arrestation en cas de sortie hors du territoire marocain. Dès l’annonce par l’AFP de l’émission des mandats. L'Association marocaine des Droits humains (AMDH) a, quant à elle, appelé les autorités marocaines « à communiquer les informations en leur possession pour faire toute la lumière » sur cette affaire.
Du côté de la famille de Ben Barka la nouvelle fut bien accueillie. «Chaque année compte car les témoins vieillissent et nous n'aimerions pas que la vérité parte au fond d'une tombe. Tout laisse à penser que mon père a été assassiné mais ce qui nous intéresse, c'est de connaître la vérité. S’il y a une réelle volonté politique, il faut qu'ils soient entendus par un juge marocain», », a commenté ce vendredi à l’AFP, Bechir Ben Barka, fils de l'opposant.
Le fils de Ben Barka réagit à la diffusion des mandats par Interpol sur France 24