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France : La «carte scolaire» pénalise l’éducation des enfants d’immigrés

Publié
Image d'illustration. / DR
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L’organisation des «cartes scolaires» en France provoquerait une «ségrégation scolaire» des enfants d’origine immigrée en les rassemblant dans les mêmes écoles, regrette Noémie Le Donné, chercheuse et analyste des politiques éducatives à l’OCDE dans une interview accordée au journal Le Monde. En France, 14,3% des enfants sont dits «d’origine immigrée», dont 9,6% sont enfants d’immigrés nés à l'étranger et 4,7% eux-mêmes nés à l'étranger.

Les études menées par la chercheuse ont montré que la France faisait moins bien que certains pays similaires de l’OCDE en ce qui concerne la répartition de la population immigrée et cette ségrégation spatiale se ferait sentir dans l’éducation de leurs enfants, qui présentent des performances inférieures à leurs capacités du fait de leur environnement.

La conséquence du rassemblement des enfants d'immigrés dans les mêmes écoles est alorsune baisse dans les statistiques en termes de bons résultats et une desserte des bassins scolaires défavorisés par les enseignants expérimentés. Cette concentration des enfants immigrés provoquerait de plus grandes difficultés à apprendre la langue et une détérioration des aspirations des élèves qui se fixent des objectifs moins élevés.

Cette baisse de la réussite scolaire est totalement indépendante des capacités des enfants. Selon plusieurs études, «lorsque l’on neutralise l’origine socio-économique, l’écart entre les enfants d’immigrés et les autres se réduit». Ce serait principalement la pauvreté qui serait responsable de la ségrégation spatiale, donc de la baisse du niveau scolaire.

Si la loi française ne permet pas de mettre en place des systèmes similaires à ceux développés en Italie, où les écoles disposent de «quotas» d’enfants d’immigrés pour éviter la ségrégation scolaire, la chercheuse souligne les initiatives de «l’éducation prioritaire» qui renforce les moyens des écoles qui accueillent un nombre important d’enfants immigrés.

De nombreuses choses pourraient être mises en place, conclut la chercheuse. Outre la source du problème qui reste la ségrégation par le logement, elle avance de bons résultats dans d’autres pays de programmes de formation des parents, d’amélioration de la formation des enseignants, des systèmes d’information en langue étrangère à destination des parents ou encore une meilleure politique de suivi «à domicile» des élèves.

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