Apparemment, les relations bilatérales entre le Maroc et l’Espagne sont très précieuses. Quatre jours seulement après la vive réaction de Rabat au sujet du déploiement d'une garde civile espagnole sur les iles Zaffarines, les deux pays viennent de trouver un terrain d’entente. L’Espagne attendra le mois de septembre pour installer sa garde civile sur les iles Zaffarines, le temps de trouver un accord avec le Maroc, a indiqué Jorge Fernández Díaz, ministre espagnol de l’Intérieur, dans une lettre adressée à son homologue marocain, Mohand Laenser, rapporte l’agence de presse espagnole.
Pour rappel, l’Espagne annonçait le 9 juillet dernier la mise en place d’une garde civile sur les iles Zaffarines en août prochain afin de renforcer la «lutte contre l’immigration» et «le trafic de drogue». Le Maroc a formellement dénoncé cette «décision unilatérale» de la part de l'Espagne, jugeant que de telles mesures «exigent une coordination complète avec les autorités marocaines compétentes et l'adoption d'initiatives communes». C’est ainsi que le 13 juillet dernier, le ministre des Affaires étrangères, Saâd Dine El Othmani, a convoqué de toute urgence l’ambassadeur d’Espagne à Rabat, Alberto Navarro, pour lui demander des explications. Et même si à l'issue de cette rencontre M Navarro s'est voulu rassurant en déclarant qu'il ne s'agissait «nullement d'un cas de conflit», il est évident que le mécontentement était au rendez-vous du côté marocain et la réponse rapide de l'Espagne a permis de l'apaiser.
Accord bien arrangé
C’est dans un échange de lettres que les ministres de l’Intérieur des deux royaumes ont convenu qu’une «décision commune» sera prise et annoncée le 12 septembre, date du prochain sommet bilatéral entre le Maroc et l’Espagne. A ce moment la Garde civile espagnole et la gendarmerie marocaine pourront commencer les discussions à propos de ce sujet. Mais l’agence de presse espagnole précise que l’Espagne sera seule présente sur les îles, sauf que ce sera le fruit d’une décision bilatérale.
L’Espagne vient ainsi de corriger un «faux pas diplomatique» qui aurait pu porter atteinte aux relations de bon voisinage qu’elle entretient avec le Maroc. Il s’agit là d’un scénario déjà connu de tous. Tel pays fait l’erreur, le Maroc revendique, ce pays corrige et tout revient dans l’ordre. Le politologue Mohamed Darif qualifiait récemment cela de «realpolitik» à la marocaine qui ne fait que renforcer le statu quo sur les questions cruciales.