La préfecture de la Sarthe (Pays de la Loire) a fermé, lundi, la mosquée d'Allonnes, près du Mans, pour une durée de six mois, conformément à un arrêté préfectoral publié le même jour. Celui-ci fait suite à une enquête administrative pour «apologie du terrorisme» et «pratique radicale de l'islam», qui avait été lancée, rapporte l’AFP.
Le 13 octobre, la préfecture avait annoncé avoir engagé une procédure de fermeture contre cette mosquée qui accueille environ 300 fidèles et une école coranique avec 110 enfants. Selon l'arrêté préfectoral, «les dirigeants de l'AAJM (Association allonnaise pour le juste milieu, NDLR) et de l'association Al Qalam, ainsi que les imams officiant à la mosquée d'Allonnes promeuvent une pratique radicale de l'islam, légitiment le recours au djihad armé, la mort en martyr ainsi que l'instauration de la charia». Les deux associations sont accusées de «légitimer les attentats terroristes». «Il en a été ainsi en septembre 2020, après la republication des caricatures de Mahomet par le journal Charlie Hebdo, M. Moulay Driss El Yakoubi ayant réuni des jeunes à la mosquée en indiquant : Ces gens méritent la mort, mais nous ne sommes pas en position de force».
«Il en a été ainsi également à la suite de l'assassinat, en octobre 2020, de Samuel Paty (...) les dirigeants et imams de la mosquée s'étant réjouis en érigeant l'auteur de l'attentat en martyr», peut-on lire dans l'arrêté. «L'enseignement dispensé au sein de l'école coranique abritée au sein du lieu de culte géré par les associations susmentionnées légitime et valorise le djihad armé ainsi que la haine des juifs ou la mise à mort des homosexuels», indique l'arrêté. Celui-ci évoque «la menace terroriste à un niveau très élevé» pour justifier «la fermeture du lieu de culte»
Au lendemain de l’annonce de 13 octobre, plusieurs fidèles se sont indignés de la décision des autorités. Ils n’avaient pas manqué de répondre aux accusations, les déclarants «complètement fausses», choqués des motifs invoqués par les autorités alors qu’ils n’ont «jamais [entendu] de tels propos» dans la mosquée.