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Grand Angle

Sahara : Après la lettre de dix sénateurs US, Christopher Ross en renfort

Christopher Ross s’engage dans une nouvelle campagne, lancée aux Etats-Unis, en faveur du Polisario. Le diplomate accuse le Maroc de bloquer toute solution à la question du Sahara occidental.

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Christopher Ross / Archive - DR
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Christopher Ross n’est pas resté de marbre face aux développements que connait la question du Sahara occidental dans son pays. Il vient d'apporter son soutien à la lettre des dix sénateurs américains adressée au secrétaire d'Etat, Antony Blinken, sollicitant son appui à l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’Homme.

En sa qualité d’ancien envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental (2009-2017), son intervention a plus de valeur. Un atout que le diplomate américain n’a pas manqué de rappeler dans son texte publié sur Facebook. Fort de son expérience sur le terrain, il considère qu’en l’absence de progrès dans le processus de négociations relatif au différend territorial, la question des droits de l’Homme «devient une bataille de substitution, chaque partie accusant l’autre de graves violations des droits de l’Homme».

Ross a apporté de nouveaux éléments à l’analyse de l’Allemand Wolfgang Weisbord-Weber, chef de la MINURSO de juin 2012 à mai 2014, qui pense que l’élargissement de la mission onusienne à la surveillance des droits de l’Homme dans la province serait «inapplicable». «Il serait inapplicable parce que le Maroc trouvera le moyen de le bloquer sur le terrain, comme il avait fait en 2000 avec la préparation du référendum par la MINURSO», estime l’Américain.

Pour rappel, c’est en janvier 2000 que Kofi Annan, alors secrétaire général de l’ONU, avait mis un terme à la Commission d’identification des électeurs éligibles à prendre part au scrutin référendaire, mise en place en 1993. Il a d'ailleurs souligné que «la recommandation de la surveillance des droits de l’Homme a été portée par deux secrétaires généraux des Nations unies successifs» mais sans succès.

Ross ne rate aucune campagne dans son pays en faveur du Polisario

Sur le même ton accusateur, Ross a attribué le rejet du royaume de l’option du referendum par «sa peur du résultat qui conduirait à l’indépendance». Dans son réquisitoire contre le Maroc, le diplomate a souligné que le Conseil de sécurité s’est prononcé pour des «négociations sans conditions». Des pourparlers «torpillés» par Rabat afin d’imposer «son plan d’autonomie comme la seule proposition inscrite sur l’agenda, excluant ainsi la proposition du Polisario», déplore l’ancien médiateur de l’ONU.

Dans ses résolutions sur la question du Sahara, l’instance exécutive de l’ONU précise qu’elle a pris note «de la proposition marocaine présentée au Secrétaire général le 11 avril 2007 et se félicite des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement, et prend note également de la proposition du Front Polisario présentée au Secrétaire général le 10 avril 2007».

Christopher Ross a en outre pointé du doigt l’appui de la France au Maroc. Un soutien qui, selon ses dires, épargne au royaume de subir des sanctions internationales. Une allusion au fait que l’ONU n’examine pas le dossier du Sahara occidental selon son chapitre 7. Un texte qui permet au Conseil de sécurité de prendre des mesures coercitives en cas d'  «existence d’une menace contre la paix, d’une rupture de la paix ou d’un acte d’agression» et de faire des recommandations ou de recourir à des mesures militaires ou non militaires «pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales». 

Aux Etats-Unis, le diplomate américain a déjà participé à plusieurs campagnes en faveur du Polisario. Il s'était d’ailleurs illustré en condamnant la reconnaissance de la marocanité du Sahara par l'administration Trump.

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