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Grand Angle

Affaire Ghali : Les ingérences de l’exécutif Sanchez dans le viseur du procureur général

Dans sa guerre contre les multiples interventions du gouvernement espagnol dans le cours de son enquête sur l’affaire de l’entrée de Brahim Ghali en Espagne, le juge d’instruction, Rafael Lasala, a eu le soutien du procureur général de Saragosse.

 

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Les multiples ingérences de la Direction des Services Juridiques de l’Etat, relevant du ministère espagnol de la Justice, dans l’affaire de l’accueil en catimini de Brahim Ghali, a suscité l’ire du procureur général près du parquet de Saragosse, Juan Pablo Fraj.

Dans un document, le magistrat rejette catégoriquement le recours déposé, ces dernières semaines, par une avocate nommée par le gouvernement Sanchez, pour défendre l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez, et son chef de cabinet, Camilo Villarino. La défense des deux ex-responsables, explique le procureur général, «insiste pour torpiller l’enquête», demandant à maintes fois au juge d’instruction, Rafael Lasala, de «classer l’affaire » ou encore «de censurer les informations qui sont publiées sur cette instruction».

Aucune de ces demandes émanant de la Direction des Services Juridiques de l’Etat n'a eu l’approbation du procureur général Fraj. Celui-ci considère qu'il est absolument nécessaire de poursuivre les investigations, précisant qu'il existe des indices clairs d'un crime, rapporte le quotidien ABC. Une position en phase avec celle défendue par le juge d’instruction, Rafael Lasala, le 11 octobre, dans son rejet de l’injonction du gouvernement d’archiver l’affaire. Il a affirmé l’existence de preuves de la participation à caractère pénal d’autres personnes dans les circonstances particulières de l’entrée du chef du Polisario en Espagne.

Sauver le soldat Sanchez

La colère du procureur Fraj, exprimée noir sur blanc, intervient alors que le ministère de la Justice à travers la même Direction a mis un nouveau obstacle devant l’instruction menée par Lasala, et ce, en présentant un recours en révision des investigations du juge. Un recours qui devrait être examiné par le tribunal provincial de Saragosse. Le procureur général a indiqué qu’il ne partage pas cette initiative de la part des services juridiques du gouvernement.

Force est de constater que la Direction des Services Juridiques de l’Etat (DSJE), relevant du ministère espagnol de la Justice, n’est pas la seule à mettre des bâtons dans la roue de Rafael Lasala. Lundi 18 octobre, le juge d’instruction n’a pu auditionner, comme il l'a demandé, Isabel Valldecabres, la directrice de cabinet de Carmen Calvo, l'ex-première vice-présidente du gouvernement espagnol, et Susana Crisóstomo, la cheffe de cabinet de l’actuel ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska. Des prétextes techniques et administratifs ont été avancés pour reporter la comparution des deux témoins.

Pour rappel, la DSJE avait informé le juge d’instruction Lasala que Camilo Villarino, avait supprimé les e-mails et les messages WhatsApp contenant la copie du passeport avec lequel Brahim Ghali est entré en Espagne le 18 avril.

Cette affaire embarrasse au plus haut niveau l’exécutif de coalition de gauche. La poursuite de l’enquête risque de révéler au grand jour la responsabilité directe de Pedro Sanchez, dans les faveurs accordées à Brahim Ghali lors de son arrivée, le 18 avril, à la base militaire de Saragosse. L’opposition de la droite plurielle (Parti Populaire et Vox) surfe sur la fébrilité du gouvernement pour le discréditer devant l’opinion publique.

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