Menu

Grand Angle

Chibanis accusés de fraude sociale : « Ils font de bons boucs émissaires » [Interview]

Les chibanis restent sous la pression des contrôles des caisses sociales qui leur délivrent, notamment, allocation logement et minimum vieillesse. Soumises à une condition de résidence - avoir résidé 6 mois et un jour au moins en France - ces allocations peuvent être suspendues, voire arrêtées si les caisses découvrent qu’elle n’a pas été respectée. Ces contrôles discriminatoires sont souvent effectués massivement, voire de façon brutale, dans les logements collectifs des chibanis. Antoine Math, économiste, chercheur à l’IRES et membre du Gisti a publié (ici), dans le numéro de «Plein droit» de juillet, un article expliquant en détail ce phénomène. Il revient sur cette «condition de résidence» qui pose aujourd’hui tant de difficultés aux chibanis.

Publié
/DR
Temps de lecture: 3'

Yabiladi : Quelle ampleur prend le phénomène des contrôles discriminatoires voire brutaux des caisses sociales sur les chibanis ?

Antoine Math : On ne connait pas l’ampleur du phénomène, on ne voit que la partie émergée de l’iceberg. On n’a connaissance que de ceux qui se sont organisés, des contrôles massifs dans des foyers, par exemple, lorsque les associations se mobilisent … Dans certaines villes où il y a eu de fortes réactions, comme à Perpignan, par exemple, la CAF a arrêté ces formes de contrôles, elle a même régularisé les droits de certains vieux migrants. Cela s’est fait uniquement sur la base d’un rapport de force politique et médiatique. C’est très variable d’un endroit à l’autre. On vient par exemple d’apprendre que des descentes dans les foyers ont eu lieu très récemment à Lyon ; en 2009, c’est à Toulouse qu’on en entendait parler.

Quand ont débuté ces contrôles ? Quelle en est l’origine ?

Tout a commencé en 2007 avec un décret visant à définir plus précisément la condition de résidence. Ce décret, en soit, n’est pas mauvais : il répondait à un besoin des caisses sociales, il n’avait pas pour objectif de supprimer les droits des vieux migrants. Ce décret a été suivi, en juillet 2008 d’une circulaire ministérielle, puis en 2009 des premières instructions de la CARSAT, de la CNAV… Ils ont donné le signal du contrôle de cette condition de résidence. Tout le monde dans les services de contrôles de ces caisses à dû se dire qu’il était plus facile de viser les chibanis : parce qu’ils font des vas et viens entre la France et leur pays d’origine, ils sont plus susceptibles de l’enfreindre. Il est aussi plus facile de faire une descente dans un logement collectif où vivent 200 personnes pour toutes les contrôler en même temps que de contrôler des individus isolés. Ces contrôles sont donc très ciblés, très discriminatoires.

Si le premier décret qui a entrainé ces conséquences en cascades n’était pas mal intentionné, qui peut être tenu responsable de ces discriminations ?

Il n’y a pas de méchant raciste caché derrière tout ça, c’est plus compliqué que ça, mais l’on peut considérer que la porte ouverte aux contrôles par les décrets de 2007 a croisé le discours politique qui dénonce les fraudeurs, contre ceux qui abusent du système. Dans ce cadre, les vieux migrants font de bons boucs émissaires. A l’origine, tout de même, la responsabilité revient aux politiques publiques, aux décisions froides prises dans le cadre d’un discours discriminant. En novembre 2011, Claude Guéant avait ciblé directement les vieux migrants, qui font «des allers et retours entre la France et leur pays d’origine, passent plus de temps dans leur pays et touchent des allocations en France». C’est un paradoxe de taille : cette la fameuse condition de résidence est une condition qui s’applique à tous, vous et moi compris, sans exception. Pourquoi, un ministre de l’Intérieur se mêle-t-il de ça ?

Les droits sociaux contributifs sont des prestations sociales pour lesquelles les travailleurs immigrés en France, comme tous les salariés, ont cotisé. Ces droits sont-ils «exportables» ? Un contribuable peut-il en bénéficier quelque soit le pays où il se trouve, c'est-à-dire s’abstraire de la condition de résidence qui pose problème ?

Seule la retraite contributive (le régime général et le régime complémentaire) est exportable. Pour les autres droits la condition de résidence est la règle à quelques exceptions près. Les citoyens de l’UE qui retournent dans leur pays après avoir travaillé en France, par exemple, peuvent continuer à toucher leur pension d’invalidité et leur rente d’accident du travail. Les Tunisiens et les Marocains bénéficient également de certaines «exportations de droits» dans le cadre d’accords bilatéraux.

On pourrait soutenir, et c’est ce que font certaines associations, que quelqu’un qui a cotisé en France, qui bénéficie d’une retraite française, pourrait bénéficier également des droits sociaux où qu’il se trouve. Ou au moins qu’il puisse rentrer en France quand il veut, et que ses droits sociaux soient rétablis sans difficultés.

En fait on leur reproche
Auteur : Danouni
Date : le 09 juillet 2012 à 17h28
QUOI......au juste : de faire moins bien que M6 en terme de placements financiers.

LOL
tout à fait c'est bien la vache à lait les MRE
Auteur : sakki
Date : le 08 juillet 2012 à 21h45
LE PLUS GRAVE CE QUE LES ENCIENS SONT EXPLOITES
les locataires sont roi ils ne veulent plus quitter les logements des MRE et les tribunaux le savent et ferment les yeux
les impôts réclament des dessous de tables , si non on vous colle un défaut quelque part pour vous taxer
l'administration trouve toujours un moyen de trafiquer un papier vous rendre coupable
et zide et zide
les transferts vont baisser car la 3 4 ième génération ont compris que les gouvernements marocains ce sont des vautours
les banques vous prêtent et vous taxent mais sans aucune compensation même pas 1 ctm de prime vous avez compris
En attendant, le Maroc fait l'autruche
Auteur : Zemono67
Date : le 08 juillet 2012 à 21h15
Le Maroc s'en fou, tant les transferts génère une belle somme.
Tant que c'est la France qui dicte ses recommandations, Benkirane ne lèvera même son doigt. Mais le rapport des MRE ne durera pas longtemps, il suffit de constater que la 3 eme et 4 génération n'a pas trop d'attaches avec le Maroc, ils n'auront pas l'intérêt d'envoyer la devise, leurs parents vivent dans le pays d'accueil!!!!!!! Ils n'ont pas non plus l'intérêt de s'installer la bas.
Ça craint pour le future de la devise.
En ce qui concerne ses pauvres Chibanis, ne vous inquiéter pas, la majorité a un bien immobilier ou une affaire au Bled. Les retraités marocains du Maroc, n'ont aucune aide, ni social, ni walou et pourtant ça ne dérange personne. Recevoir un min vieillesse et des Allocs, c'est une chance pour eux, pour ceux qui n'ont rien cotisé. Vous avez droit à quoi au Maroc? Même les doctorants chômeurs ont les conseille d'aller prier Dieu. Il ne faut cracher dans la soupe. La gourmandise rent les gens malades, anxieux et voit le mal partout
C'est une perte sèche pour beaucoup d'Etat
Auteur : Français conscient
Date : le 08 juillet 2012 à 12h38
quand un Etat a des problèmes de relance du pouvoir d'achat, voir partir à l'étranger 50% des revenus de la population étrangère, argent qui ne se retrouve pas dans le commerce national, c'est un problème important.

quand on voit que les MRE envoient 55 milliards de dh au bled sans compter les investissments immobilier direct sans passer par les comptes officiels, de même l'argent liquide dans les poches, cela représente des sommes colossales.

or comme la crise est là, il et évident que bon nombre de ressortissants étrangers n'ont plus comme rentrée que les aides sociales, et qu'effectivement si ils continuent leurs envois au pays, ils envoient une partie des aides sociales qu'ils perçoivent.

mais d'autre part on ne peut pas blâmer quelqu'un d'envoyer de l'argent à ses proches. après tout si il a travaillé il fait ce qu'il veut des fruits de son travail.

par contre ce qui est incontestable, c'est que depuis la crise, on voit effectivement un grand nombre de RME faire l'aller et retour au Maroc en essayant de faire des affaires au pays ou en ayant ouvert un commerce ou une entreprise.

là c'est le problème qui peut se poser ! percevoir des aides d'un côté et vivre ailleurs !

les aides sont là pour subvenir sur le territoire français aux français ou étrangers qui sont en difficulté.

à partir du moment ou quelqu'un touche d'un côté des aides et d'un autre côté vit dans son pays d'origine en y travaillant, là se pose le problème.

le pire c'est que les allers et retours des MRE qui font ce business sont comptés en touristes !!
c'est pénible qu'on soit en activité ou en retraite c'eqst grave tout de même
Auteur : sakki
Date : le 06 juillet 2012 à 22h41
à quant notre gouvernement décidera de ne plus
boire notre lait
ni manger notre viande
ni vendre notre peau?
quant ce gouvernement décide de dire halt halt de maltraiter ces retraités?
les gouvernements marocains n'auront jamais assez
de nous exploiter plus que les pays d’accueil
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com