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Interview

Expo 2020 Dubaï : Le digital comme opportunité de développement au Maroc [Interview]

À l’occasion de l’Exposition universelle Dubaï 2020, Yabiladi a rencontré Mehdi Alaoui, vice-président général de la Fédération marocaine des technologies de l’information et de l’offshoring (APEBI), fondateur et CEO de La Startup Factory, suite à son intervention dans un panel sur l’innovation au service du développement du Maroc.

Publié
Mehdi Alaoui à gauche. / DR
Temps de lecture: 3'

Quelle est la place du numérique pour le développement du Maroc du futur, et pourquoi le défendre ici à l’Expo Dubaï 2020 ?

Comme nous l’avons vu, le monde est entré dans une phase de changement et la digital economy est en train de prendre une place qui est extrêmement importante. 25% de l’économie mondiale sera une économie numérique d’ici à 2025 et le Maroc a fait pas mal d’avancées dans ce domaine-là. Je pense qu’on a réalisé un vrai prototype gagnant qui a démontré la capacité du pays à faire des choses très intéressantes et c'est le moment pour nous de passer à l'étape supérieure. 

Justement, lors de cette Expo Dubaï 2020, en partenariat avec le ministère et avec l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations, nous sommes en train de présenter une nouvelle marque. Naturellement, il y a «Morocco Now» mais il y a aussi «Morocco Tech» qui est une marque marocaine ayant pour objectif de positionner le Royaume au niveau international comme un pays en mesure de produire de la technologie de qualité et de l’exporter à la fois sur le continent africain et au niveau international.

Je pense que plusieurs choses se réalisent aujourd’hui, avec la volonté d’un gouvernement, la volonté du secteur privé, la volonté de l’APEBI et de la Confédération générale des entreprises du Maroc de faire en sorte que le Maroc devienne un hub continental et pourquoi pas un hub mondial de la technologie.

L’un des points clés est de créer des talents et dans le programme que nous sommes en train de présenter, nous avons l’ambition de former 200 000 jeunes au digital, créer 100 000 emplois et générer 100 milliards de dirhams de chiffre d’affaires dont 50% à l’export d’ici les quatre prochaines années. Nous sommes convaincus que c’est quelque chose que nous pouvons faire. Nous avons fait la démonstration de faisabilité et maintenant, main dans la main, nous avons envie de réussir la prochaine étape qui est la mise à l'échelle.

On a vu sur ces 15 dernières années énormément d’initiatives autour des startups, des nouvelles technologies d’internet avec beaucoup d’acteurs de ce secteur qui ont été relativement déçus. On a cependant l’impression que ces deux dernières années, à la faveur de la crise sanitaire, il y a une sorte d’étincelle. Étions-nous sur un faux départ ?

C’est un parcours normal. L’innovation, c’est beaucoup d’échec avant de réussir. Je pense que nous avons effectivement échoué beaucoup, et c’est le moment de réussir. Nous arrivons avec un contexte qui est nouveau, qui est d’abord la crise du Covid-19 qui a fait le travail de plusieurs années en quelques semaines. Nous sommes aussi dans une mouvance, une nouvelle génération avec ce qui est possible en termes de startups composées d’entrepreneurs «faiseurs» et qui sont dans la transformation effective.

Nous avons aussi une prise de conscience du gouvernement et des institutions publiques avec la création de l’Agence de développement du digital. Il y a aussi et pour la première fois un ministère pour la première fois dédié au numérique (qui sera dirigée par la ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargée de la transition numérique et de la réforme administrative, Ghita Mezzour, ndlr). c’est quelque chose de vraiment incroyable.

Je pense que tous les astres sont alignés pour passer à cette étape-là de croissance et nous avons tous envie de réussir cette fois-ci. Nous n'avons pas d’autres choix pour le faire. Si nous le ratons maintenant, nous le raterons pour toujours.

Sur le continent, on a beaucoup parlé de l’Afrique du Sud, du Kenya, du Nigeria, plus récemment l’Égypte et la Tunisie où des fonds d’investissement étaient installés. Comment se situe le Maroc en Afrique, dans ce domaine ?

Au Maroc, nous n'avons pas assez de fonds d’investissement. C’est quelque chose qui est en train de venir et le Maroc présente pas mal d’atouts. Le Royaume est un pays très stable qui ressemble à un éléphant :  Quand il bouge, il bouge. Là le Maroc est en train de bouger et de lever le pied. Il va atterrir dans quelques années, 3 ans, 5 ans, 7 ans et je pense que nous allons arriver sur le podium des investissements, après quelques années.

Tous les efforts qui ont démarrés il y a quelques années sont en train de voir les premières Success stories. Nous avons vu la semaine dernière Chari qui vaut aujourd’hui 70 millions de dollars après 18 mois. Il y a aussi le rachat de WaystoCap par une startup égyptienne pour 15 millions de dollars.

Ce sont les fruits des travaux ayant démarrés il y a 4 ans et qui commencent à donner du résultat. Ce n’est que le début. Vous allez voir, dans les prochaines semaines, des annonces de levées de fonds de plus de 2 millions de dollars par des startups marocaines. C’est le début de quelque chose, mais nous devons le rendre durable dans le temps et pouvoir rattraper ce retard.

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