Vous vous demandiez ce quelle nouvelle partie du Maroc aller visiter cet été ? L’UNESCO vous répond : Rabat. La capitale du Maroc est désormais classée au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Le classement, publié vendredi 29 juin, offre une reconnaissance internationale au patrimoine rbati au nom de plusieurs influences architecturales issues d’un «passé arabo-musulman et du modernisme occidental».
Pour être classés par l’UNESCO les sites présentés par les gouvernements de chaque pays doivent obéir à au moins un des 10 critères déterminant la valeur exceptionnelle et universelle d’un lieu. Rabat satisfait à deux de ces critères : elle témoigne d’un échange d’influence sur le développement de l’architecture, des arts monumentaux, de la planification des villes ; elle offre également un exemple éminent d’un type de construction illustrant des périodes significatives de l’histoire humaine.
Ces critères un peu abstraits font référence à la «ville nouvelle», bâtie pendant la période coloniale français de 1912 aux années 30, «incluant la résidence royale, des administrations coloniales, des ensembles résidentiels et commerciaux, le jardin – botanique et d’agrément - d’Essais», indique l’UNESCO. Dans le même espace plusieurs sites témoignent de l’histoire bien antérieure de la ville. La tour Hassan a été construite en 1184. Les remparts qui n’encerclent plus qu’une petite partie de la ville, ainsi que leurs portes, ont été construits sous la dynastie des almohades. «On y trouve aussi des vestiges de la principauté morisque, ou andalouse, du XVIIe siècle», souligne l’UNESCO.
La capitale devient ainsi le 9° bien marocain inscrit sur la liste du patrimoine mondiale de l’UNESCO. Le dernier en date était celui était la ville portugaise d’El Jadida. Cette année, la ville de Rabat a été le seul dossier présenté au Comité de l’UNESCO par le ministère de la Culture. «Le ministère a sans doute pensé que présenter plusieurs requêtes en même temps pourrait faire obstacle au classement de Rabat», explique Laure Augereau membre de l’Association Casamémoire pour la protection du patrimoine architecturale colonial de Casablanca.
Désormais acquis le classement n’est pas vraiment une fin en soi pour ces associations de protection du patrimoine car il n’offre aucun budget, ni expertise pour la protection et la valorisation des sites classés. Toutefois, la reconnaissance internationale renforce l’intérêt global pour le site et le tourisme. Le patrimoine peut alors drainer plus de revenus pour permettre sa valorisation voire créer une économie centrée sur le site. Le classement ne se fait, également, qu’à la condition que le gouvernement du pays s’engage à protéger le site.
L’association Casamémoire continue donc d’espérer le classement, un jour, d’une partie du centre ville de Casablanca pour son architecture moderne. L’association a commencé avec Mutual Heritage un travail de recensement pour aider à la composition du dossier destiné à l’UNESCO le moment venu. «Une notice a été envoyée au ministère de la Culture, il y 3 ans. Je pense que les choses commencent à bouger maintenant», estime Laure Augereau.