Décidément à chaque période électorale la même musique lancinante est orchestrée : Les migrants seraient la source des problèmes de la France ! Cette fois-ci, nous atteignons un degré d’ignominie invraisemblable avec les délires d’un candidat (non déclaré pour l’instant) qui cherche la pureté de la «race française». Comme avant lui l’extrême droite et beaucoup de leaders de droite.
Face à ce climat nauséabond, le président de la République n’a pas trouvé mieux, que de surenchérir en décidant la limitation de délivrance des visas à hauteur de 50 % aux demandeurs venant des trois pays du Maghreb, le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, invoquant le refus des autorités de ces trois pays de délivrer plus de laissez-passer consulaires des migrants après une obligation à quitter le territoire (OQTF). Cette mesure met encore fois à l’index une population stigmatisée depuis toujours, mais elle risque également de toucher gravement les échanges familiaux de français d’origine maghrébine, instaurant de fait une citoyenneté à deux vitesses.
Il est urgent de s’élever contre une aussi grave atteinte aux droits humains qui porte, pour des raisons de chantage honteux, atteinte à la libre circulation de citoyens ayant leurs attaches, aussi bien en France qu'au Maghreb. Cette mesure est le signe d’une grave pollution du débat public, mettant en avant les thèses les plus extrémistes, cherchant encore une fois à imposer le thème de l’immigration, pour escamoter les véritables questions liées à la justice sociale, la solidarité et l’égalité des droits.
Nous, associations signataires, réclamons l’arrêt de cette mesure discriminatoire et inhumaine et appelons l’ensemble des acteurs de la société civile française à se mobiliser pour empêcher de telles dérives.