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Grand Angle

Energie : Les ambitions du Maroc pour l’hydrogène vert applaudies par Mckinsey      

Au moment où l’Afrique est à la croisée des chemins pour éviter un changement climatique irréversible, le Maroc, avec un secteur des énergies renouvelables en pleine croissance, cherche déjà à explorer le potentiel de l'hydrogène vert, indique ce lundi le cabinet international McKinsey & Company.

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Photo d'illustration. / DR
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McKinsey & Company, cabinet international de conseil en stratégie dont le siège est situé à New York, a publié ce lundi une étude sur l’industrie verte en Afrique. Elaboré par les bureaux de Mckinsey à Nairobi, Lagos, Bruxelles et Casablanca, avec le soutien du fond britannique UK Aid, le rapport démontre comment décarbonisation peut rimer avec croissance. Elle démontre aussi que «la voie vers des émissions manufacturières nettes nulles en Afrique a un potentiel économique important».

Alors que «l'Afrique est à la croisée des chemins», la fenêtre d'opportunité pour éviter un changement climatique irréversible se referme, tandis qu’une action urgente est nécessaire pour maintenir les hausses de température en dessous de 1,5 C. «Les choix que le continent fait maintenant concernant sa future trajectoire de développement, en particulier dans le secteur manufacturier, seront essentiels pour s'assurer qu'il peut faire les deux», rappelle le document.

Celui-ci consacre plusieurs parties au Maroc, rappelant que le royaume s’engage à réduire ses émissions de CO2 de 17% d'ici 2030, dans le cadre de sa «contribution inconditionnelle». Il est aussi cité parmi les pays où «la population est très sensibilisée à la problématique du risque climatique».

Pour aider à faire évoluer l'état d'esprit qui prévaut sur le continent vers «zéro mission nette», les parties prenantes pourraient «prendre des mesures pour sensibiliser le public aux dangers du changement climatique, à son impact sur les pays africains, et aux avantages et opportunités de la décarbonisation et du changement aux technologies vertes», recommande l’étude, en suggérant «des débats publics et des campagnes d'éducation à tous les niveaux».

Dans ce sens, elle rappelle qu'au Maroc, une plate-forme régionale pour les décideurs politiques, les leaders de l'industrie, les experts en recherche et les innovateurs mondiaux a été mise en place pour explorer le potentiel de l'hydrogène vert et ses applications pour ce pays.

«Des mesures concrètes» du Maroc pour développer le secteur d’hydrogène vert

L'étude note que «le développement de la production d'hydrogène vert à grande échelle est la clé de la stratégie du Maroc pour un avenir avec zéro émission nette, et le pays prend des mesures concrètes pour progresser». Elle ajoute que «toutes les parties prenantes, y compris le gouvernement, la société civile, les entreprises et les organisations internationales, travaillent ensemble pour y parvenir».

«Le Maroc s'assure également de participer à d'autres discussions internationales clés sur l'hydrogène, par exemple la Conférence portugaise sur l'hydrogène qui s'est tenue en avril 2021. Pour soutenir le passage à une économie verte avec l'hydrogène en son centre, le gouvernement marocain s'efforce de créer un environnement réglementaire favorable.»

Extrait de l'étude

L'occasion de saluer la mise en place, en juillet 2020, d’un Comité national hydrogène pour «conduire les études de faisabilité hydrogène et faciliter la mise en place d'une feuille de route hydrogène» et les actions mis en œuvre pour consolider l'infrastructure nécessaire pour soutenir cette industrie. «L'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) dirige le groupe de travail sur les infrastructures gazières de la Commission nationale de l'hydrogène pour faire des recommandations sur la conversion des gazoducs existants pour l'hydrogène et le développement d'un hub logistique pour acheminer l'hydrogène vers l'Europe», rappelle-t-elle.

La même source, qui met en avant les partenariats du Maroc avec divers pays européens, comme l’Allemagne et le Portugal, rappelle la création, en mars 2021, du pôle national d'innovation GreenH2 Maroc, une collaboration entre industriels, universités et centres de recherche pour «favoriser davantage le transfert de technologies et l'intégration industrielle au sein de la filière hydrogène».

L'énergie renouvelable étant une «condition préalable à la production d'hydrogène vert», McKinsey & Company note que le secteur des énergies renouvelables reste en pleine croissance au Maroc, bien qu’il nécessite un financement, la construction de nouvelles infrastructures vertes, le renforcement des compétences des personnes et la création d'un environnement réglementaire favorable.

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