Italie : Cinq Marocains jugés pour exploitation et travail forcé

Cinq Marocains d’une même famille sont en jugement en Italie pour leur implication dans une affaire de travail forcé, appelé «caporalato» en Italie. Ils auraient créé des fausses coopératives agricoles à Cesena en Émilie-Romagne, démantelées par la police en 2016, pour exploiter le travail de migrants marocains.

Selon il Resto del Carlino, les «caporaux» procédaient toujours de la même manière : des Marocains arrivés en Italie avant d'être «embauchés» par les accusés qui vendaient leur main d’œuvre aux entreprises locales, faisant vivre les travailleurs dans des conditions «inhumaines».

En plus des charges d'exploitation du travail illégal, les accusés sont poursuivis pour association criminelle, courtage illégal et immigration illégale, dans un procès qui rassemble près de 70 parties civiles, rappelle Corriere Romagna.

Les travailleurs exploités recevaient des rémunérations d’à peine 4 ou 5 euros de l’heure, bien en dessous des obligations légales et travaillaient dans des conditions sanitaires déplorables. Malgré leur maigre salaire, les travailleurs étaient parfois contraints de travailler de nuit et devaient payer aux accusés un «loyer» mensuel de 150 euros retenus sur salaire pour être hébergés dans des conditions inhumaines, dans de petits appartements de quelques mètres carrés accueillants jusqu’à 12 personnes.

Les 5 Marocains auraient, selon les enquêteurs, accumulés avec ces coopératives deux millions d’euros en provenance de l'exploitation illégale des travailleurs, de la non-répartition des bénéfices entre les membres et du non-paiement des impôts et taxes. La prochaine audience de leur procès permettra aux juges d’entendre l’avocat des travailleurs, le 27 octobre prochain.