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Inégalités vaccinales en Afrique : Amnesty international porte les laboratoires responsables

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Dans certaines régions de l'Inde, la vaccination est suspendue faute de rupture de stock. / DR
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Amnesty International a rendu public mardi les résultats de son enquête sur les inégalités d’accès aux vaccins anti-Covid-19, soulignant largement la responsabilité des laboratoires qui «ont décidé de bloquer intentionnellement le partage de technologie et de désavantager les pays pauvres». «Dans les pays à faible revenu, relève Amnesty, moins de 1 % de la population est entièrement vaccinée contre 55 % dans les pays riches».

Les six entreprises qui «tiennent entre leurs mains le sort de milliards de personnes» (AstraZeneca, BioNTech, Johnson & Johnson, Moderna, Novavax et Pfizer) manquent selon eux «cruellement» à l'obligation de respecter les droits humains dans sa gestion des stocks de vaccins en favorisant les pays à revenu intermédiaire supérieur ou à revenu élevé et délaissant les pays à faible revenu et le dispositif COVAX conçu pour assurer une répartition équitable des vaccins. Sur les 5,76 milliards de doses injectées, seulement 0,3% est arrivé aux pays à faible revenu selon eux.

Les six entreprises citées ont systématiquement refusé de lever temporairement des droits de propriété intellectuelle et de permettre un partage de savoir-faire et de technologie, malgré les propositions de l’Inde et de l’Afrique du Sud en manque de vaccins. Elles auraient également «exercé de très fortes pressions pour entraver les mesures visant à étendre la fabrication de ces vaccins à l’échelle mondiale». Pour ne citer qu’eux, Pfizer et BioNTech ont livré à la Suède neuf fois plus de doses qu’à «tous les pays à faible revenu réunis», engendrant, selon les projections, plus de 86 milliards de dollars de recettes d’ici à la fin 2022.

Face à cette crise sanitaire et d’accès aux vaccins, Amnesty lance un «ultimatum» de 100 jours pour que les États redistribuent les centaines de millions de doses actuellement inutilisées aux pays à faible revenu, réclamant que 50% de la production leur reviennent sur des considérations relatives aux droits humains, outre les partages de savoir-faire et de technologie.

Il est cependant à noter qu'Amnesty International ne s'est pas penché sur les autres grands producteurs de vaccins comme Sinopharm (Chine) ou l’Institut de recherche Gamaleïa d'épidémiologie et de microbiologie (Russie).

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