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Vaccin pédiatrique : Des experts et médecins jugent l'étude de Pfizer «sous dimensionnée»

Publié
Image d'illustration. / DR
Temps de lecture: 2'

Alors que Pfizer avait présenté lundi un rapport presque idyllique sur son étude sur le vaccin anti-Covid-19 destiné aux 5-11 ans, plusieurs experts et médecins se sont signalés pour réclamer une plus large étude, estimant que Pfizer avait présenté une étude «sous dimensionnée» eu égard des risques d’effets indésirables.

C’est le cas d’Eric Billy, chercheur en immuno-oncologie et membre du collectif Du côté de la science, qui se décrit comme «lanceur d’alerte, médiateur scientifique et activiste de la santé publique». Le chercheur a présenté pourquoi, selon lui, le rapport de Pfizer s’est basé sur un trop petit échantillon d’enfants. Si le laboratoire américain a présenté 2 628 enfants testés, il en faudrait selon lui plus de 15 000 pour obtenir des résultats scientifiques et présenter les risque réel de myocardites, un type d'inflammation cardiaque qui a été lié aux vaccins à ARNm.

Alors que Pfizer n’avait observé «aucun cas de myocardite», les chercheurs rappellent qu’elles seraient présentes dans 1 cas sur 5 000 chez les jeunes garçons qui n’étaient que 1 100 dans le panel Pfizer, rappelle Mahmoud Zureik, Professeur et praticien hospitalier en épidémiologie et en santé publique, renforçant encore l’argument de la sous représentation. Zureik estime que la possibilité d'estimer la fréquence des myocardites avec précision est «presque zero» dans ce rapport.

Aux Etats-Unis, le docteur Eric Topol notamment a fait preuve de la même prudence. Bien qu’il fût «heureux de voir que Pfizer a des données à soumettre pour son vaccin destiné aux enfants», il pense qu'une étude sur un aussi petit échantillon ne permettait pas de faire une «affirmation forte sur la sécurité» du vaccin. Il a d'ailleurs relevé que selon le New York Times, un tiers des enfants de l’étude avaient reçu un placebo.

La plupart des chercheurs et médecins se réjouissent de l’apparition de vaccins en forme pédiatrique, «car il existe beaucoup d’enfants qui en bénéficieront du fait de comorbidités ou de fragilité de leur état de santé», explique Eric Billy. Mais ils estiment pour la plupart que l’étude doit être justement dimensionnée pour permettre de connaitre des effets indésirables du vaccin. «Les décisions doivent être fondées sur des données scientifiques solides», rappelle Du côté de la science.

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