Menu

Grand Angle

Maroc : Un élan de solidarité avec Said Abou Ali, imam condamné à deux ans de prison

Après les réactions de plusieurs associatifs et militants, le Comité de soutien de Soulaiman Raïssouni, Omar Radi, Maâti Monjib et de toutes les victimes de violations à la liberté d'expression, appelle à son tour à la libération de Said Abou Ali, imam condamné à deux ans de prison.

Publié
Said Abou Ali, imam et directeur d'une école coranique à Guelmim, condamné la semaine dernière à deux ans de prison. / DR
Temps de lecture: 2'

Le Comité de soutien de Soulaiman Raïssouni, Omar Radi, Maâti Monjib et de toutes les victimes de violations à la liberté d'expression a appelé, ce lundi, à la libération immédiate de l'imam Said Abou Ali. Dans un communiqué, le comité a dit suivre avec «une grande inquiétude» l’arrestation de l’ex-directeur d’une école coranique à Guelmim et sa condamnation, la semaine dernière, à deux ans d'emprisonnement et à 10 000 dirhams d'amende.

Le comité pointe «des circonstances non conformes aux garanties minimales d'un procès équitable» et dénonce des «représailles», suite aux prises de position que l’imam avait exprimées lors de plusieurs sit-in, organisés par les préposés religieux au Maroc pour dénoncer les souffrances financières et morales qu'ils subissent.

«Au sein du comité, nous condamnons ces violations qui affectent ce groupe de citoyens marocains et rejetons fermement cette arrestation arbitraire de M. Said Abou Ali. Nous appelons les autorités marocaines à le libérer immédiatement, et nous appelons le ministère de tutelle à écouter les revendications de ce groupe et à privilégier la logique du dialogue plutôt que la répression et l'intimidation.»

Communiqué du comité

Mercredi, le tribunal de première instance de Témara a rendu son verdict en reprenant les mêmes accusations du ministère public. L’imam est alors condamné à deux ans de prison ferme pour, entre autres, la «tentative de mettre en danger la vie d'une personnalité publique». Selon la Rabita nationale des mosquées, le parquet a déjà fait appel au jugement pour demander la peine maximale. 

Des associatifs pointent des «représailles» suite au militantisme de l'imam

Said Abou Ali a été arrêté, le 25 août dernier, par des policiers en civil près de la résidence du ministre des Habous et des affaires islamiques Ahmed Toufiq. De Guelmim, l’imam se serait déplacé à Rabat pour frapper à la porte de plusieurs institutions religieuses, dont le ministère, afin de demander des explications suite à une décision de son limogeage. Sans interlocuteur, il aurait fini par prendre la décision de se rendre au domicile du ministre. Auteur d’un livre revenant sur la situation misérable des préposés religieux du royaume, Said Abou Ali, qui a soutenu le mouvement des sit-in des préposés religieux, aurait été démis de ses fonctions d’imam et de directeur d’une école coranique à Guelmim où il enseignait pourtant depuis plus de 20 ans. La Rabita nationale des mosquées a pointé des «représailles» à l'encontre de l'imam qui a seulement «exigé une amélioration de la situation et des revendications sociales, et a protesté contre la situation misérable» de ses collègues.

Son arrestation et sa condamnation ont créé une polémique sur les réseaux sociaux et les milieux associatifs. L'activiste et membre du cercle politique du Mouvement Al Adl Wal Ihsane, Hassan Bennajeh a, en effet, fait part de son soutien à l’imam. Dans un post sur Facebook, repris par le site de la Jamaa, il a dénoncé une «cruauté inqualifiable dans la répression de la liberté d'opinion et d'expression et de protestation pacifique». «L’imam a été arrêté à l’insu de tout le monde et a été condamné à deux ans de prison, uniquement pour avoir à l’amélioration de la situation des imams», a-t-il rappelé en affirmant que «l’objectif de son arrestation est de faire taire les voix qui dénoncent la réalité amère des préposés religieux».

Pour sa part, le militant des droits humains Khalid El Bekkari a dit regretté «les intimidations et les accusations» du ministère des Habous visant les préposés religieux qui manifestent pour faire valoir leurs droits.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com