Lorsqu’on est MRE et que l’on désire investir au Maroc, le chemin peut être semé d’embûches. Comment créer une société dans un pays que l’on ne connait que durant les vacances d’été ? Vers quelle banque se tourner pour décrocher un emprunt ? Comment gérer le côté administratif de la création de sa société ? Où trouver un bon comptable ? C’est là qu’intervient l’Agence pour la Coopération Internationale et le Développement local en Méditerranée (ACIM). Elle organise, depuis hier, jeudi 21 juin, et pour deux jours, avec la Fondation Création d’Entreprises du groupe Banque Populaire un atelier intitulé «Rencontre avec les investisseurs de la diaspora marocaine». Il est destiné à une vingtaine de porteurs de projets issues de la diaspora marocaine en France souhaitant investir et créer une entreprise au Maroc.
Les deux organismes ont crée en commun un programme : ACEDIM (Accompagnement à la Création d’entreprise pour la Diaspora Marocaine) pour permettre à un total de 50 porteurs de projets MRE par an de mieux connaitre le climat d’affaires du Maroc. L’objectif est de mettre en contact ces porteurs de projets avec des experts de la création d’entreprise tels que les directeurs des Centre Régionaux d’Investissement (CRI), des comptables, juristes ou experts en financement.
Les 25 créateurs d’entreprise qui ont fait le déplacement à Casablanca pour ces deux jours ont des projets dans différents secteurs d’activités sur tout le Maroc. Il y a, par exemple, des projets dans l’extraction d’huile de figue de barbarie à Agadir, dans la location de voitures et de bateaux à Nador/Oujda, la création d’une maison de retraite à Casablanca et un autre dans la production de molécules naturelles à partir de plantes médicinales à Fès/Meknès.
50 projets sélectionnés sur 150
«Ce n’est pas parce que ces porteurs de projets sont d’origine marocaine qu’ils connaissent le Maroc par cœur !» lance Tahar Rahmani, délégué général de l’agence ACIM. «Le but essentiel de notre action est de faire sauter les obstacles, de faire gagner du temps et donc de faire gagner de l’argent pour faire avancer leurs projets au plus vite», ajoute-t-il.
La procédure pour participer à ce programme est simple. Le porteur de projet MRE qui cherche à investir au Maroc contacte l’Agence ACIM via son site internet pour récolter des informations. Puis un dossier de candidature lui est envoyé dans lequel il doit détailler son projet. Un jury d’ACIM et de FCE évalue le dossier pour voir si le projet est viable. Puis, si la personne est sélectionnée, elle pourra participer à un atelier au Maroc pour rencontrer les experts de la création d'entreprise. Chaque année, ACIM reçoit plus de 150 dossiers de candidature. Seulement 50 sont sélectionnés. Les participants de l’atelier doivent payer leur billet d’avion mais le reste des frais est pris en charge par ACIM. Après l’atelier, intervient l’étape du suivi mené de près par des accompagnateurs formés par les deux organismes.
S'adapter au climat d'affaires marocain
Cependant, la viabilité ou l’originalité du projet ne sont pas les seuls critères de sélection. La capacité d'adaptation au climat d’affaires marocain entre également en compte. «Tous ces jeunes porteurs de projet voulant investir au Maroc ont une culture et une vision des choses différentes de celle du Maroc. Il est fondamental qu’ils acceptent cette différence et qu’ils soient tolérants. L’atelier que nous organisons aujourd’hui permet de les sensibiliser sur tous ces aspects en particulier pour les empêcher de se mettre à dos l’administration, les bailleurs de fonds, les clients ou d’autres partenaires», estime Abdelhak Marsli, secrétaire général de la Fondation Création d’Entreprises du groupe Banque Populaire (FCE).
D’après une enquête récente menée par ACIM sur 150 porteurs de projets MRE, le premier obstacle rencontré est la méconnaissance du pays et la difficulté pour s’adapter au climat d’affaire marocain, confie Tahar Rahmani. Le second obstacle concerne les lenteurs administratives. Enfin, la troisième difficulté relève des études technico-financière ou business plans que le MRE va devoir mener pour rendre viable son projet. Tahar Rahmani insiste sur le fait qu’une personne isolée, même si elle est porteuse d’un très bon projet, ne peut pas passer ce cap seule. Elle doit-être épaulée par des experts qui connaissant le domaine.