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Grand Angle

Accord agricole : Le Maroc et l'UE satisfaits, l'Espagne fait la grimace

Tous l’attendaient dès le 1er juillet, mais, l’accord agricole entre le Maroc et l’Union européenne (UE) rentrera en vigueur dans pas moins de trois mois. Rabat et Bruxelles se sont accordés sur les clauses régissant le nouveau protocole dont le texte sera validé à la fin du mois de juin. Le royaume en tire de nombreux avantages, mais a dû faire certaines concessions pour garantir le respect des principes de toute négociation.

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Contrairement à ce qui avait été annoncé par les services de Catherine Ashton, Haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, annonce selon laquelle l’accord agricole entre le Maroc et l’UE entrerait en vigueur le 1er juillet, les deux parties se sont accordées pour octobre 2012. En attendant, le texte régissant ce protocole devrait être validé par le Parlement marocain «au plus tard le 30 juin», rapporte l’Economiste dans son édition de ce vendredi.

Le nouvel accord agricole présente de nombreux avantages pour le Maroc. Ce dernier profitera d’une «augmentation des quotas et de l’élargissement de la liste des produits bénéficiant du libre accès sans limitation des quantités» sur le marché européen. Exception faite des produits jugés sensibles par les Européens qui verront leurs quotas augmenter sur 5 ans. Il s’agit de la tomate, l'ail, la clémentine, la fraise, la courgette et la concombre. Ainsi les courgettes augmenteront de 30 000 tonnes dès l'entrée en vigueur de l'accord et de 36 000 tonnes après quatre ans. Les quantités de concombre seront revues de 8 800 tonnes et de 10 600 tonnes, tandis que celles de la tomate, de 20 000 tonnes en octobre et de 32 000 tonnes 4 ans plus tard. Seulement, la hausse des contingents de tomate sera étalée progressivement sur les cinq années parce que c'est un produit encore plus sensible que les autres.

Concessions

La partie européenne aussi a eu droit à son lot d’avantages dans le nouvel accord. D’après les décisions des négociants, les produits laitiers en provenance de l’UE entreront librement sur le marché marocain à l’exception du lait liquide et de la poudre de lait non écrémé. D’autres produits dits sensibles, comme l’huile d’olive, le concentré de tomate, les viandes et la charcuterie, sont soumis à des contingents tarifaires à leur entrée au Maroc.

En outre, le nouvel accord agricole prévoit un calendrier de libéralisation sur 10 ans pour les exportations des pays de l'UE vers le royaume selon 3 groupes de produits. Le premier concerne les animaux reproducteurs et les semences, à libéraliser sur 10 ans. Le deuxième concerne les produits laitiers, œufs, légumineuses, biscuiterie, chocolaterie et confiserie, à libéraliser sur 5 à 10 ans. Le troisième groupe, quant à lui, portant sur les blés, le lait, l'huile d’olive, des quotas sont prévus.

L’accord intègre aussi les produits de pêche pour lesquels le Maroc aura toujours libre accès au marché européen, alors que les pays de l’UE auront ce même accès pour le thon, les salmonidés, le hareng et la caviar. Pour les autorités marocaines, ces faclilités accordées à l'UE sont, en fait, le «moyen de stimuler la concurrence pour améliorer la compétitivité de certaines filières», sur le plan national, indique l'Economiste. 

Les gains en chiffres

Selon le ministère de l'Agriculture, le Maroc pourra, via cet accord, réaliser un gain immédiat net d’1 milliard de dirhams, correspondant à la différence entre le gain réel qui est de 1,7 milliard et les retombées des concessions accordées à l'UE de 700 millions de dirhams, rapporte Le Matin. Aussi, l'accord permettra de dégager un gain fiscal d’environ 285 millions de dirhams dès la première année de son application dans la mesure où les opérateurs économiques marocains devront économiser 362 millions de dirhams en droits de douane à la faveur des conditions préférentielles et que les exportateurs européens auront à débourser 77,3 millions de dirhams de moins. Par ailleurs, le processus de libéralisation sur 10 ans permettra aux exportateurs marocains d’économiser jusqu’à 1,7 milliards de dirhams en droits de douane par an et 865 millions de dirhams pour les opérateurs de l'UE.

Afin de préserver le marché d’une éventuelle déstabilisation, il est prévu une mesure de sauvegarde et des mécanismes de concertation renforcée entre Rabat et Bruxelles. Ce dispositif serait activé s’il est relevé un accroissement significatif des importations sur le marché européen.

L’Espagne, pas très enchantée

Les Espagnols ont finalement accepté l’accord d'agricole, mais on ne peut pas dire que c’est à cœur joie. Même si l’Espagne, par la voix de son ministre de l’Agriculture, Miguel Arias Cañete, dit avoir accepté la conclusion de cet accord agricole parce qu’il «n'aura pas d'impact significatif sur le secteur agricole espagnol», on émet quand même des inquiétudes du côté du royaume ibérique. Pour cause, les conséquences négatives que pourraient avoir cet accord sur le secteur agricole en Andalousie. «Cet accord sera bénéfique pour l'Union européenne peut être pour l'Espagne, mais pas pour Almeria en Andalousie, ce qui est terrible», a souligné José González, chef adjoint du parti populaire (PP).

Qu'à cela ne tienne, les négociations poursuivent leur cours et les industriels marocains peuvent déjà se préparer de manière à être prêts une fois que le coup d'envoi des échanges sera lancé.

Pas d'avenir sans une agriculture biologique
Auteur : axis7
Date : le 23 juin 2012 à 08h40
Le Maroc doit eviter de se lancer dans une agriculture productiviste à l'espagnole qui epuise et pollue les sols en contaminant les nappes phréatiques.
l'Agriculture bio selon la FAO peut largement nourrir la planète. A l’export les marges sont plus élevés et a un impact positif sur la bio diversité qui interagit benefiquement avec la qualité des produit agricoles. Cette agriculture est économe en eau, nécessite peu de labourage et fait faire d’énormes économies aux paysans en engrais et semences stériles des Monsanto and co.
Par ailleurs la nourriture bio aura un impact positif sur la santé des marocains. Ce n'est donc pas un luxe puisque nous n'avons pas de système de santé digne de ce nom.
Dernière modification le 23/06/2012 08:42
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