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Grand Angle  

Législatives Maroc : Sans les listes régionales, seulement 2% de sièges remportés par des femmes

Bien que les femmes améliorent légèrement leur représentativité à la Chambre basse, ce résultat n’a été possible que grâce aux listes régionales. Seules 6 femmes ont été élues avec des listes électorales locales.

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Photo d'illustration. / DR
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La Chambre des représentants a dévoilé, cette semaine, la liste finale des députés qui accèderont à l’hémicycle aux termes des élections législatives du 8 septembre dernier. Des résultats qui décevront les militantes et militants pour la parité homme-femme au Maroc. En effet, les femmes n’ont obtenu que 96 des 395 sièges de la Chambre des représentants, soit à peine 24,3% des sièges.

Les résultats les plus décevants sont enregistrés au niveau de la liste des élus pour les circonscriptions électorales locales, où seules six femmes ont réussi à se faire élire, soit un taux médiocre de 1,96% des sièges de la Chambre basse, si on écarte les 90 sièges qui leur sont réservés dans le cadre de la liste régionale.

Le PAM arrive en tête avec quatre femmes, après avoir élu Badiaa Filali pour la circonscription d’Oujda-Angad, Khadija Hajoubi (circonscription de Fès-Nord), Fatima Zahra Mansouri et Fatima Zahra Bentaleb (circonscription Médina-Sidi Youssef Ben Ali, Marrakech). De plus Meriem Ouahssat décroche un siège à Beni Mellal sous les couleurs du PPS, tandis que Hanane Adbaoui est élue à Tiznit sous les couleurs du Parti de l’Istiqlal.

Une représentativité qui passe à 24,3% grâce aux listes régionales

C’est finalement grâce aux listes régionales que 90 députées accèderont à l’hémicycle. Il s’agit de 16 députées du RNI, 13 du Parti de l’Istiqlal, 12 du PAM, 11 de l’USFP, 10 du PPS, 9 du PDJ, 8 du Mouvement populaire, 5 députées sous les couleurs de l’Union constitutionnelle, 2 femmes représentant le Front des forces démocratiques (FFD), 2 pour le Mouvement démocratique social (MDS), 1 pour la FDG et 1 pour le PSU.

Si le nombre de sièges réservés aux femmes passent donc à 96 contre 81 députées au titre du scrutin législatif du 7 octobre 2016 et 67 députées pour le scrutin de 2011, le nombre de candidates élues au titre des circonscriptions électorales locales passe de 7 en 2011 puis 10 en 2016 pour baisser à 6 députées seulement en 2021.

Les femmes améliorent, certes, leur représentativité, qui passe de 17% en 2011 à 21% en 2016 pour atteindre 24,3% cette année, mais ce résultat reste toujours décevant. Dix ans donc après les appels à la parité, les élues décrochent à peine un quart des sièges de la Chambre basse.

La représentativité des femmes reste toutefois meilleure que celle au sein de la «très masculine» Chambre des conseillers, où seulement 14 femmes conseillères ont siégé parmi les 120 membres de la Chambre haute, soit à peine 11,66%.

A la veille des élections, plusieurs militantes pour la parité ont exprimé leur pessimisme, même avec la réforme de la loi électorale. «Nous avions beaucoup critiqué la nouvelle loi organique en disant que les dispositifs législatifs sont loin de la parité au regard de la Constitution. Avec ces petites réformettes, nous n’allons clairement pas arriver au tiers au prochaines élections», avait déploré Khadija Rebbah, coordinatrice nationale du Mouvement pour la démocratie paritaire (MDP), auprès de Yabiladi. Rappelant qu’il «y a beaucoup de violence politique visant les femmes au sein des partis» mais «toujours pas de justice», elle avait regretté que «des militantes très actives au sein de leurs partis politiques ont été évincées» et «peu de formations ont fait l’effort de les désigner en tant que candidates».

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