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Grand Angle  

Adnane Abou Walid al-Sahraoui, ancien du Polisario devenu chef de Daech au Sahel éliminé

Le chef de l'organisation «État islamique au Grand Sahara» qui avait fait ses classes au Polisario, Adnane Abou Walid al-Sahraoui, est mort tué par une frappe de l'armée française. Né à Laâyoune, il était responsable de plusieurs attentats terroristes après avoir prêté allégeance à Al-Qaïda puis Daech dans un parcours djihadiste long de plus de 10 ans.

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Adnane Abou Walid al-Sahraoui a été tué lors d'une frappe de l'armée Française. / DR
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L’ancien combattant de l’«armée populaire de libération sahraouie» Adnane Abou Walid al-Sahraoui, qui avait prêté allégeance à Daesh en 2015 pour devenir chef de l'organisation «État islamique dans le grand Sahara» (EIGS) a été tué par les forces de l’armée française, a annoncé le président Emmanuel Macron soulignant «un nouveau succès majeur dans le combat que nous menons contre les groupes terroristes au Sahel».

Abou Walid faisait depuis 2018 l’objet d’une inscription sur la liste récapitulative du Conseil de sécurité de l’ONU qui le désignait pour son affiliation avec les groupes terroristes de Daesh. Chassé pour son implication dans les groupes terroristes, les États-Unis avaient annoncé en 2019 offrir une récompense allant jusqu’à 5 millions de dollars à quiconque pourrait donner des informations permettant de l'identifier ou de le localiser.

En 2020, une source de sécurité malienne avait rapporté que «ce qui fait la force d’Abou Walid, c’est son ancrage local. Il est entouré de gens qui connaissent la moindre cache à des kilomètres à la ronde. Même si tous les services de renseignements occidentaux se lancent à sa recherche, il sera très difficile de le trouver».

Sans révéler où exactement Abou Walid est tombé, la ministre des Armées française relate qu’il est mort «lors d'une frappe de la force Barkhane», frappe probablement ciblée vu sa salutation aux «agents de renseignement qui ont contribué à cette traque de longue haleine».

Abou Walid était considéré comme l’auteur de la plupart des attaques dans la zone des trois frontières, à cheval sur le Mali, le Niger et le Burkina Faso, rappelle France 24. Son groupe EIGS était désigné par la France, dès 2018, «ennemi prioritaire» au Sahel. Cette réussite des forces françaises intervient dans le contexte de la fin de l’opération antijihadiste Barkhane au Sahel, au profit d’un nouveau dispositif militaire «plus resserré», «avec nos partenaires africains, européens et américains, nous poursuivrons ce combat» a déclaré le Président français.

Le parcours d'Abou Walid de Laâyoune au Mali

Abou Walid est né dans une famille fortunée selon The Conversation, à Laâyoune en 1973, l’année de création du Polisario. Sa famille a fui vers l’Algérie dans le début des années 90 pour rejoindre un camp de réfugié sahraoui à Tindouf. Il y rejoint le Polisario pour recevoir une formation militaire, mais se serait désengagé «sur fond de promesses d'un référendum de l'ONU sur le statut du Sahara occidental».

Déçu par le manque d’avancement, il se serait tourné vers le commerce avec les communautés arabes maliennes et parallèlement radicalisé avant de participer à la fondation du Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) en 2010 après la scission d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, devant «émir» et prenant part à la guerre du Mali en provoquant plusieurs attentats terroristes et prises d’otages.

Avec les «Signataires par le sang», le MUJAO forment ensemble Al-Mourabitoune en 2013 nouveau groupe djihadiste salafiste responsable de plusieurs prises d’otage et d’attentats. Après des désaccords avec le leader du groupe, Mokhtar Belmokhtar, Abou Walid a rejoint en 2015 l’orgabisation «État islamique au Grand Sahara», considéré par certains comme une allégeance d’«opportunisme pour assurer sa survie politique dans un paysage djihadiste saharien en mutation».

Article modifié le 16/09/2021 à 15h32

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