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L'AMDH critique l'arrestation d'une youtubeuse qui a dénoncé la prostitution accusant le roi d'inaction

Publié
Image d'illustration. / DR
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L'Association marocaine des droits humains (AMDH) a dénoncé aujourd'hui l'arrestation et la poursuite en justice d’une youtubeuse accusée de diffamation, après qu’elle a publié une vidéo dans laquelle elle a reproché à l'Etat et au roi Mohammed VI de ne pas lutter assez contre la prostitution et le tourisme sexuel qui parasite la ville touristique de Marrakech.

L'antenne marrakchie de l'AMDH a indiqué dans une déclaration que la youtubeuse Jamila Saadan a été arrêtée à son domicile le 27 juillet, le jour même de publication de la vidéo sur sa chaîne YouTube «Oum bi alf rajol».

Dans la vidéo de plus de huit minutes, qui est toujours en ligne, Saadan critique notamment les jeunes femmes qui se rendent à Marrakech dans l’unique but de travailler comme prostituées. Elle accuse l'Etat de protéger le tourisme sexuel, citant le roi Mohammed VI, son frère Moulay Rachid et plusieurs hommes d'affaires de la ville ocre comme étant responsables de ce phénomène dans la région.

La youtubeuse devrait comparaître le 23 août devant le tribunal de première instance de Marrakech pour «diffamation» et «outrage à des institutions organisées, fabrication et diffusion de fausses accusations et de faits dans l'intention de porter atteinte à la vie privée des personnes», selon le portail du tribunal. Le fils de Jamila est poursuivi en probation dans la même affaire, accusé de complicité pour avoir enregistré la vidéo.

L'AMDH a demandé que la youtubeuse bénéficie de liberté conditionnelle, soulignant que le ministère public marocain «au lieu d'arrêter Saadan, devrait ouvrir une enquête transparente sur les allégations de l'enregistrement concernant le tourisme sexuel, la pédophilie et la traite des êtres humains» à Marrakech.

Marrakech, l'une des principales villes touristiques du continent africain, est connue pour l'activité des réseaux de prostitution masculine et féminine, indique Diario Libre. Le phénomène a donné lieu en 2015 à un film du réalisateur Nabil Ayouch intitulé «Much loved». Le film a été tourné à Marrakech et met en scène des Marocains, mais sa diffusion a été interdite au Royaume en raison de son langage et de scènes jugées trop explicites.

Article modifié le 15/08/2021 à 11h57

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