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Grand Angle

Maroc - Iran : Chasse au chiisme ou règlement de compte politique ?

La rupture diplomatique entre le Maroc et l’Iran, à l’initiative du Royaume, la fermeture de l’école Irakienne basée à Rabat, l’expulsion de 5 étrangers du sol Marocain pour prosélytisme, l’interpellation de deux responsables régionaux de l’Association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) pour appartenance supposée au Chiisme, le communiqué du ministère de l’Intérieur (sous forme de mise en garde afin de préserver l’ordre moral), saisis de livres faisant l’apologie du Chiisme,… Voilà en substance les évènements qui ont marqué l’actualité politique de ces dernières semaines. Depuis, chacun y va de sa lecture. Ici et là, on parle de campagne populiste, de “chasse aux sorcières” en pointant du doigt l’Etat. Qu’en est-il …réellement?
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Que faut-il lire? Assiste-t-on à un repositionnement du Maroc à l’égard du monde Perse et/ ou à une campagne anti-chiite? “Ces décisions ont une dimension purement politique. Rien de religieux. Il s’agit pour le Maroc d’envoyer des messages clairs et directs exprimés sous une forme multidimentionnelle”, indique Mohamed Darif, islamologue.

Le “rapprochement” géopolitique (et géostratégique) de l’Iran avec l’Algérie (avec le Vénézuela) est-il à l’origine de la dégradation des relations entre le Maroc et l’Iran? Avec comme scénario politique (possible) de voir l’Iran “décongélé” ses relations avec le Front Polisario (gelées depuis 1991)?

Etant donné la hiréarchie des priorités de l’Iran et du réchauffement de ses relations avec l’Amérique d’Obama, on peut en douter. Mais en politique - comme ailleurs - il ne faut jurer de rien et n’exclure aucune hypothèse. C’est une règle d’or.

“Les Marocains d’obédience chiite sont peu nombreux pour constituer un problème religieux à l’Etat. Maintenant, l’image de Hassan Nasrallah, Secrétaire général de l’organisation Chiite depuis 1992 qui a “unifié” les musulmans au lendemain de la guerre entre le Liban et Israël, en 2006, et, celle de Mahmoud Ahmadinejad, le président Iranien, qui tient tête à l’Amérique et à Israël, ne sont pas sans conséquences pour l’Etat. Les messages de soutien de l’opinion publique…dérangeraient, en haut lieu”, ajoute Mohamed Darif.

Selon l’islamologue, l’unité religieuse est une réalité au Maroc que nul ne peut contester. “Une traque Chiite pilotée par l’Etat est un faux débat. L’enjeu est bien ailleurs”, poursuit Darif.
Cas de l'école irakienne

Il faut savoir que le tribunal administratif de Rabat devrait rendre compte de son jugement dans le cadre de la fermeture de l’école Irakienne de Rabat (ouverte de 1976), mardi 7 avril 2009. Pour rappel, le ministère de l’Education nationale avait ordonné, le 26 mars 2009, la fermeture de cette école “pour non conformité administrative”.

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