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Espionnage Pegasus : Pour Michelle Bachelet, une «ligne rouge a été franchie en toute impunité»

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La Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet. / Ph. Keystone
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La Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet a réagi, ce lundi, aux révélations de Forbidden Stories et Amnesty International, dans le cadre du projet Pegasus. Dans une déclaration, la responsable onusienne a estimé que «les révélations concernant l'utilisation apparemment généralisée du logiciel Pegasus pour espionner les journalistes, les défenseurs des droits humains, les politiciens et d'autres dans divers pays sont extrêmement alarmantes». «Elles semblent confirmer certaines des pires craintes concernant l'utilisation abusive potentielle de la technologie de surveillance pour illégalement porter atteinte aux droits humains des personnes», dénonce-t-elle.

Rappelant que «diverses parties du système des droits de l'Homme des Nations unies, y compris [son] propre bureau, ont exprimé à plusieurs reprises de sérieuses inquiétudes concernant les dangers» de la cybersurveillance, Michelle Bachelet a noté que «l'utilisation de logiciels de surveillance a été liée à des arrestations, des intimidations et même des meurtres de journalistes et de défenseurs des droits humains». «Les rapports de surveillance ont également pour effet néfaste de pousser les gens à se censurer par peur. Les journalistes et les défenseurs des droits humains jouent un rôle indispensable dans nos sociétés, et lorsqu'ils sont réduits au silence, nous souffrons tous», dénonce-t-elle.

«Je voudrais rappeler à tous les États que les mesures de surveillance ne peuvent être justifiées que dans des circonstances étroitement définies, avec un objectif légitime. Et ils doivent être à la fois nécessaires et proportionnés à cet objectif (…) Si les récentes allégations sur l'utilisation de Pegasus sont même en partie vraies, alors cette ligne rouge a été franchie encore et encore en toute impunité.»

Michelle Bachelet

Pour la responsable onusienne, «les entreprises impliquées dans le développement et la distribution de technologies de surveillance ont la responsabilité d'éviter de porter atteinte aux droits humains». «En plus de mettre immédiatement fin à leur propre rôle dans les violations des droits humains, les États ont le devoir de protéger les individus contre les abus du droit à la vie privée par les entreprises», insiste-t-elle en appelant à «mieux réglementer la vente, le transfert et l'utilisation de la technologie de surveillance» et à «cesser l’utilisation des technologies de surveillance d'une manière qui viole les droits humains».

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