Le gouvernement espagnol a décidé de prolonger jusqu’au 14 décembre 2012 l’aide accordée à ses hommes de mer privés des eaux marocaines depuis décembre dernier, a annoncé dans un communiqué, le ministre ibérique de l'Agriculture, de l'Alimentation et de l'Environnement, Miguel Arias Cañete, rapporte l’agence de presse locale EFE. Pour cause, l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE, n'est toujours pas ratifié. En fait, l'Espagne avait accordé une aide aux pêcheurs andalous et canariens qui devait normalement prendre fin en juin, période sur laquelle le gouvernement ibérique misait pour l'adoption d'un nouveau protocole.
C’est au total 70 navires d’Andalousie et des Iles canaries qui opéraient dans les eaux marocaines. Depuis la suspension de l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE, les temps sont difficiles pour eux. Les propriétaires des navires reçoivent de l’Etat moins de 100 euros par jour, sachant que le montant diffère en fonction de la taille des navires. Les 647 membres d’équipage quant à eux en ont pour 45 euros par jour, soit 1350 euros par mois. L’ardoise semestrielle à la charge du gouvernement s’élève, selon le communiqué, à environ 9 millions d’euros. Ce n’est pas moindre, surtout que les finances publiques espagnoles sont déjà très asphyxiées.
Respect des eaux nationales oblige
Au Maroc, les professionnels continuent de tirer la sonnette d’alarme quant à la surexploitation des eaux nationales. Selon un reportage réalisé par France 24, la Russie seule extrairait «120 000 tonnes» des eaux marocaines chaque année. Les pêcheurs marocains crient à la diminution des ressources et ne veulent plus l’accès direct aux eaux du royaume pour les pêcheurs étrangers. Pour eux, le nouvel accord, s’il est signé, devrait se baser sur d’autres termes.
En avril dernier, le ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, et le ministre des affaires étrangères, Youssef Amrani, avaient posé la condition sine qua none à l’adoption d’un nouvel accord de pêche: le «respect total de sa ressource, de l’environnement et des intérêts du secteur de la pêche marocaine».
Pour l’heure, les négociations se poursuivent. Une délégation de la Commission européenne s’est rendue à Rabat cette semaine pour les faire avancer. L’Espagne, qui était très confiante pour l'adoption de l'accord en juin, se dit obligé de maintenir cette aide aux pêcheurs andalous et canariens tant que l’accord de pêche entre le Maroc et l’UE n’est pas signé. Car celui-ci reste la seule solution.