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Grand Angle

Traite d’êtres humains : Les efforts du Maroc salués par le Département d’Etat américain

Bien que le rapport souligne que le gouvernement du Maroc «ne respecte pas pleinement les normes minimales pour l'élimination de la traite», le département d’Etat a salué les «efforts importants» des autorités marocaines y parvenir.

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Photo d'illustration. / DR
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Le département d'État américain a publié, jeudi, son rapport 2021 sur la traite d’êtres humains, qui évoque notamment les implications de la pandémie du coronavirus sur la situation mondiale. Le document note que «les gouvernements du monde entier ont réaffecté leurs ressources à la lutte contre la pandémie, parfois au détriment des efforts de lutte contre la traite des êtres humains».

Pour le cas du Maroc, le rapport reconnaît que «le gouvernement du Maroc ne respecte pas pleinement les normes minimales pour l'élimination de la traite». Toutefois, le département d’Etat américain souligne que les autorités marocaines font «des efforts importants pour y parvenir». «Le gouvernement a déployé des efforts globalement croissants par rapport à la période de référence précédente, compte tenu de l'impact de la pandémie de Covid-19 sur sa capacité de lutte contre la traite», ajoute le document, qui maintient le Royaume dans la deuxième catégorie des pays.

Le Maroc maintenu dans la 2e catégorie

La même source fait aussi le bilan des actions du Maroc dans ce domaine. Ainsi, le document indique que les efforts du Royaume «comprenaient l'identification et la prise en charge de 441 victimes de la traite et la création des unités d'appui dans chaque branche de la Direction de la sécurité nationale (DGSN) pour assister les victimes, y compris celles de la traite». Le rapport évoque aussi la condamnation de deux casques bleus marocains pour exploitation sexuelle, la mise en œuvre d’une initiative 2019 pour lutter contre la mendicité forcée des enfants et le lancement d'un portail en ligne détaillant les ressources disponibles pour les victimes de la traite et permettant aux personnes de soumettre des allégations de traite. 

Malgré ces efforts, «le gouvernement n'a pas respecté les normes minimales dans plusieurs domaines clés», déplore le rapport, qui note que les enquêtes, les poursuites et les condamnations pour les affaires de traite ont diminué, le gouvernement déclarant avoir enquêté sur 79 affaires de traite présumées impliquant 138 trafiquants et poursuivi 69 affaires en 2020. Pour le département américain, «les autorités ont continué à associer la traite à d'autres crimes tel que le trafic de migrants». «L'absence de mesures proactives d'identification a continué de laisser des populations tels que les migrants vulnérables aux sanctions pour les actes illégaux que les trafiquants les ont contraints à commettre, telle que l'immigration», déplore-t-on.

L'absence de mesures proactives d'identification des réseaux de la traite

Dans ses recommandations prioritaires au Maroc, le rapport appelle à «adopter et mettre en œuvre systématiquement des procédures pour identifier de manière proactive les victimes de la traite, en particulier parmi les migrants en situation irrégulière, auprès des services de protection appropriés». Il suggère de «créer et mettre en œuvre un mécanisme national d'orientation des victimes et former les autorités judiciaires à son application» et à «enquêter, poursuivre et sévèrement condamner les trafiquants en utilisant la loi anti-traite».

Ses rédacteurs suggèrent aussi de «fournir des services de protection adéquats aux victimes de toutes les formes de traite, y compris mais sans s'y limiter, un abri, des services psychosociaux, une aide juridique et une assistance au rapatriement». Le Maroc est également appelé à «augmenter l'offre de services spécialisés pour les populations vulnérables à la traite et/ou le soutien financier ou en nature aux ONG qui fournissent ces services», de «veiller à ce que les victimes ne soient pas punies pour des actes illégaux que les trafiquants les ont obligés à commettre, telles que les violations des lois sur l'immigration et la prostitution» et de «mettre en œuvre des campagnes nationales de sensibilisation contre la traite». 

Au niveau mondial, six pays (Chypre, Israël, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Portugal et la Suisse) ont été relégués de la première catégorie à la deuxième catégorie, tandis que la Guinée-Bissau et la Malaisie ont été relégués à la troisième catégorie, qui comprend plusieurs pays arabes, comme la Syrie et l'Algérie, aux côtés de l'Afghanistan, la Chine, les Comores, Cuba, l'Érythréeu, l'Iran, la Birmanie, le Nicaragua, la Corée du Nord, la Russie et le Soudan du Sud.

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