La rentabilité des banques marocaines s'est fortement redressée au premier semestre de l’année en cours, avec l'assouplissement des charges de dépréciation des prêts (LICs) et la fin des contributions au fonds marocain mis en place pour faire face à la pandémie de la Covid-19, indique l’agence de notation financière Fitch Ratings. Dans une note publiée ce lundi, elle prédit toutefois qu’un retour complet à la situation d'avant la pandémie reste peu probable d'ici 2022, «compte tenu de la lente reprise économique et de l'évolution encore incertaine de la crise sanitaire».
«Le résultat net agrégé des sept plus grandes banques marocaines a augmenté de 86% en glissement annuel au T1 2021. L'amélioration est due à une baisse de 28% en glissement annuel des charges de dépréciation des prêts suite à l'importante préalimentation des provisions en 2020, lorsque les banques ont recalibré leurs modèles d’évaluation de risques à la lumière de la pandémie et ont également appliqué des superpositions de gestion», explique Fitch Ratings.
Le ratio LICs/bénéfice d'exploitation avant dépréciation des sept banques est tombé à 39% au premier trimestre de 2021 (62% en 2020 et 25% en 2019), ajoute la note. Les revenus des sept plus grandes banques ont légèrement augmenté au T1 2021, principalement en raison des gains des activités de marché, tandis que les revenus nets d'intérêts ont légèrement diminué.
Cependant, la poursuite de l'amélioration pourrait être lente. L’agence souligne que les coûts de financement des banques ne bénéficient pas significativement des baisses de taux d'intérêt liées à la pandémie, car la plupart des financements proviennent de comptes courants et de comptes d'épargne, où la possibilité de réduire les taux d'intérêt est limitée. Elle prévoit également que la croissance des prêts restera modeste en 2021, continuant d'être une contrainte sur la génération de revenus de commissions.
«La maîtrise des coûts sera cruciale pour la reprise des bénéfices en 2021-2022. Les banques avec une empreinte géographique plus large et une diversification des produits sont plus susceptibles de revenir rapidement à la rentabilité d'avant la pandémie, en raison des capacités de vente croisée et d'une croissance commerciale plus rapide sur certains de leurs marchés africains», explique-t-elle encore.