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France : Victime d'injures et d'agression raciste, Adil Sefrioui poursuivi par son agresseur

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Adil Sefrioui devant la cloture ou s'est écrasé son agresseur qui a tenté de le renverser après lui avoir proféré des injures racistes. / DR
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Nouveau rebondissement dans l’affaire de l’agression raciste, avec arme, survenue en avril 21 à Dole (Jura) en France. Adil Sefrioui, la victime, qui a subi des injures racistes et qui a manqué d’être écrasée, se voit maintenant mis en cause dans l’affaire pour des faits de «violences légères, injures publiques et dégradation du bien d'autrui, ce dernier ayant refusé de déférer à sa convocation pour un rappel à la loi», a précisé le Procureur compétent de Lons-le-Saunier Lionel Pascal, rapporte France 3.

Selon les éléments avancés par Maître Christian Malnati, l’avocat du conducteur, la victime de l’affaire aurait été à l’origine de la rixe, insultant le septuagénaire, lui portant des coups et dégradant son véhicule. Quant à la tentative de le renverser avec son véhicule, Maître Christian Malnati minimise les faits en avançant un «éblouissement» de son client, un «trouble (…) qui serait à l’origine d’une abolition du discernement».

Cette décision de poursuivre la victime intervient après que le parquet a décidé de déférer le conducteur du véhicule en correctionnelle responsable de traiter des délits, et non les crimes, ce que déplorait déjà l’avocat de la victime Maître Randall Schwerdorffer et des associations de lutte contre le racisme. Regrettant le rejet de la qualification des faits comme une tentative d’homicide, alors que le conducteur en avait fait la menace explicite qu'il avait essayé de mettre en exécution, l’avocat dénonce maintenant «la volonté farouche de vouloir absolument reprocher quelque chose» à son client. À rappeler que l’avocat de la victime avait déjà déploré que «ce qui sauve Adil Sefrioui, c'est que tout a été filmé, car tout a été contesté par le prévenu».

Les poursuites des deux individus seront examinés lors de la même audience afin que le tribunal mette au clair les faits et les intentions de chacun avant de statuer sur leurs actes respectifs. Quoi qu'il en soit, le refus de traiter d’une éventuelle tentative d’homicide volontaire avec préméditation par le procureur laisse un goût amer chez la victime, accentué par une grande incompréhension des raisons de son inculpation.
 

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