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Crise de Ceuta : Le Maroc en difficulté au Parlement européen

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La plénière du Parlement européen se prépare à voter, ce jeudi 10 juin, une résolution prévoyant de condamner le Maroc pour l’exode de milliers de mineurs marocains, les 17 et 18 mai, vers Ceuta. Le document négocié entre les principaux groupes d’eurodéputés recommande de «rejeter l'utilisation par le Maroc du contrôle des frontières et de la migration, et des mineurs non accompagnés en particulier, comme pression politique contre un État membre de l'UE».

«La crise politique et diplomatique, ne doit remettre en cause ni les relations de voisinage stratégiques, multidimensionnelles et privilégiées entre le Royaume du Maroc et l'Union européenne et ses États membres, ni la coopération de longue date et de confiance dans les domaines de la lutte contre les terrorisme, trafic d'êtres humains et de drogue, politiques migratoires et commerciales.»

La motion précise, au grand dam du Royaume, que «Ceuta est une frontière extérieure de l'UE dont la protection et la sécurité concernent l'ensemble de l'Union européenne». Le texte proposé au vote exprime, par ailleurs, «sa pleine solidarité avec les citoyens de Ceuta et salue la réponse efficace et professionnelle des organes de sécurité et de l'armée espagnole dans la ville autonome, ainsi que celle des ONG et des citoyens de Ceuta, pour faire face à la crise et aider à sauver de nombreuses vies».

Il est lieu de souligner que les rédacteurs du projet ont fait l’impasse sur les critiques formulées par des ONG internationales, telle Amnesty international, et la décision du Parquet de protection du mineur en Espagne d’ouvrir une enquête pour identifier les militaires ayant procédé à des expulsions à chaud d’enfants marocains arrivés à Ceuta.

Sur la question du Sahara, le projet de résolution réitère que l’Union européenne œuvre pour «le plein respect du droit international conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et au processus politique mené par les Nations unies en vue de parvenir à une solution négociée juste, durable, pacifique et mutuellement acceptable par les deux parties». Ce passage a fait l'objet d'un débat entre les principaux groupes d’eurodéputés. Les Verts, proches du Polisario, souhaitaient une condamnation de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara. Finalement, c’est la formule défendue par le Groupe populaire européen qui a prévalu.

Dans l’ensemble, le projet de résolution a fait sien les principaux arguments avancés par l’Espagne dans sa crise avec le Maroc. Il est lieu de rappeler que la Commission européenne a déjà exprimé sa solidarité avec Madrid.

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