L’Observatoire national du développement humain (ONDH) a présenté, ce mardi à Rabat, son étude «Dynamique de la pauvreté au Maroc», indiquant que le taux de pauvreté relative a enregistré une baisse entre 2001 et 2019 passant de 20,4% à 17,7%. Le taux de pauvreté absolue a plus nettement reculé depuis 2001 pour ne représenter que 1,2% en 2019, ajoute l’ONDH qui note l’amélioration globale du niveau de vie des Marocains, particulièrement en milieu urbain.
En milieu rural cependant, le taux de pauvreté relative reste élevé, pour atteindre 36,8% en 2019 face à 6,4% en milieu urbain. La même année, près de 45% des Marocains se considèrent subjectivement pauvre, 38,6% en milieu urbain et 58,4% en milieu rural. La pauvreté subjective, éclaire l’ONDH, représente le pourcentage des chefs de ménages qui se considèrent en situation de pauvreté, toutes classes sociales étant affectées à des niveaux différents : chez les 20% les plus pauvres, 55,7% se considèrent objectivement pauvres, contre 26,7% chez les 20% les plus aisés.
Sur le plan national, 48,5% de la population a connu au moins une fois une expérience de pauvreté entre 2012 et 2019, et 30,4% l’ont connu de manière transitoire (21,9% citadins contre 41,3% ruraux). La pauvreté chronique a touché 18,2% des individus entre 2012 et 2019 (34,4% en milieu rural contre 5,5% en milieu urbain). La probabilité qu’un individu, pauvre en 2012, le soit encore en 2019 est de 43,3%, souligne l’ONDH, aussi, une première expérience de pauvreté accroît les risques d’entrer à nouveau en pauvreté.
L'étude des mouvements à travers le seuil de pauvreté relative entre 2012 et 2019 montre aussi qu’un individu vivant dans un ménage pauvre a plus de chance de se soustraire de cette situation de pauvreté qu’un individu issu d’un ménage non pauvre n'a de chance d’y entrer (56% contre 13,7%). L’analyse économétrique menée par l’ONDH a révélé que la composition familiale (nombre d’enfants, monoparentalité, etc.), la situation dans l’emploi et le niveau de scolarité de l’individu ou du chef du ménage auquel il appartient constituent des facteurs clefs d’entrée dans la pauvreté relative.