La France souhaite jouer un rôle de médiation entre le Maroc et l’Espagne. Son ministre des Affaires étrangères a annoncé, ce dimanche 23 mai, s’être entretenu hier avec son homologue marocain «pour essayer de contribuer à ce que ce dialogue puisse reprendre», a indiqué Jean-Yves Le Drian lors de sa participation à l’émission «Le Grand jury» de LCI-RTL.
Le chef de la diplomatie a déploré les images montrant l’exode de milliers de Marocains vers Ceuta. Les récents «incidents» sont «tout à fait regrettables», expliquant qu'«il y a une relation en ce moment assez compliquée entre l’Espagne et le Maroc (…) Quelques éléments, quelques incidents ont amené cette tension particulière». Une allusion à l’hospitalisation en catimini de Brahim Ghali depuis le 18 avril à Logroño.
«Je souhaite que cela puisse se rétablir le mieux possible. Parce que jusqu’à présent, il y avait sur la question de l’immigration une relation plutôt positive, partagée entre le Maroc et l’Espagne.»
Le Drian n’a pas annoncé avoir abordé la crise hispano-marocaine avec la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez.
Le ministre n’a pas souhaité rallier les voix qui accusent le Maroc d’avoir ouvert les vannes de l’immigration irrégulière, soulignant que ces événements attestent de l’importance pour l’Europe de se doter d’une «vraie politique migratoire». «Il y a actuellement sur la table un texte qui s’appelle "le Pacte Asile et Migration" qu’il nous faut traiter globalement et ce sera sans doute de la responsabilité de la présidence française (du conseil européen lors des six premiers mois de 2022, ndlr) d’achever les discussions qui sont en cours», a-t-il précisé.