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Après la pression de Rabat, Madrid espère que Ghali «répondra à ses obligations devant la justice»

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La ministre espagnole des Affaires étrangères multiplie les interviews, avec une prédilection pour les médias du service public. Ce matin, se confiant à nouveau à la Radio espagnole, Arancha Gonzalez a admis l'existence d'un «dialogue discret» avec Rabat en vue de tourner la page de la crise sans précédent dans l’histoire récente des relations hispano-marocaines.

En réponse à une question sur ce qui adviendra pour Brahim Ghali une fois rétabli, la cheffe de diplomatie s’est empressée de lancer «il retournera à son pays». Marquant ensuite un instant d’arrêt elle enchaine «comme il a une série d’affaires avec la justice, nous espérons qu’il répondra à ses obligations devant la justice espagnole».

Pour rappel, l’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich, a mis en garde le gouvernement de coalition de gauche contre une exfiltration de Brahim Ghali de la même manière avec laquelle il est entré en Espagne, c'est-à-dire en catimini.

Face à la pression de Rabat, Alger déploie également ses arguments, réclamant à l'Espagne une «discrétion» dans le transfert du chef du Polisario, indique El Mundo. Pris entre le marteau et l’enclume, des voix au sein de l’exécutif de Pedro Sanchez commencent à critiquer la ministre des Affaires étrangères pour avoir autorisé l’hospitalisation de Brahim Ghali. Un geste que Mme. Gonzalez avait estimé, le 22 avril, sans impact réel sur les relations entre Rabat et Madrid. Une assurance vite balayée par le ministère marocain des Affaires étrangères dans son communiqué du 1er mai.

En principe, Brahim Ghali est convoqué le 1er juin, par un juge d’instruction du tribunal de l’Audience Nationale à Madrid, dans le cadre d’une plainte déposée contre lui par l’opposant sahraoui, Fadel Breika. L’Association sahraouie de défense des droits de l’Homme attend depuis 2008 que la justice ibérique auditionne le chef du Polisario pour crimes contre l’humanité, torture et séquestration. De son côté, l’Association canarie des victimes du terrorisme est également dans la même situation. L’ACAVIT réclame, depuis plusieurs années, que la justice espagnole examine les assassinats et les actes terroristes commis par le Polisario contre des civils et des militaires originaires des Iles Canaries.

L'état de santé de Brahim Ghali évolue favorablement. Il a quitté l'unité des soins intensifs à l'hôpital San Pedro à Logroño.

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