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Grand Angle

Ceuta : Bruxelles hausse le ton contre le Maroc

Bruxelles ne se laisser pas intimider par le Maroc. C'est en substance le propos du vice-président de la Commission européenne au sujet de la crise migratoire à Ceuta. Changement de ton ou répartition des rôles à Bruxelles ?

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Margaritis Schinas, vice-président de la Commission européenne. / DR
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Contrairement à la présidente de la Commission européenne qui s'est exprimée, mardi, sur la pression migratoire sur Ceuta, en prenant le soin de ménager le Maroc, le vice-président de la CE a affirmé ce mercredi que «l’Europe ne se laissera intimider par personne». Dans des déclarations à la radio publique espagnole, reprises par l'AFP, Margaritis Schinas a ainsi affirmé que «Ceuta, c’est l’Europe, cette frontière est une frontière européenne et ce qui se passe là-bas n’est pas le problème de Madrid, c’est le problème de tous» les Européens.

Alors qu’il réagissait à l’afflux de milliers de migrants en provenance du Maroc dans l’enclave espagnole, il a affirmé que l’Europe ne serait «pas victime de ces tactiques», en allusion au Royaume. «Personne ne peut intimider ou faire chanter l’Union européenne», a martelé ce mercredi Margaritis Schinas, qui a rappelé qu’il y avait déjà eu «ces 15 derniers mois quelques tentatives de pays tiers […] d’instrumentaliser» la question migratoire. «Cela, nous ne pouvons pas le tolérer», a-t-il lancé.

Changement de ton ou répartition des rôles ?

Quelle mouche à piquer le vice-président de la Commission ? Assiste-t-on à un changement de ton à Bruxelles ou une simple répartition des rôles ? En effet, la déclaration de Margaritis Schinas contraste avec les réactions jusque-là plus calculées de responsables européens. Mercredi, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell a défendu les «bonnes relations» entre l’UE et le Maroc, en appelant à préserver ces rapports, notamment dans le cadre de la gestion des migrations «dans un esprit de coopération et de dialogue».

Pour sa part, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a déclaré, mardi, que l'Union européenne reste «solidaire avec Ceuta et de l'Espagne». «Nous avons besoin de solutions européennes communes pour la gestion des migrations. Cela peut être réalisé avec un accord sur le nouveau pacte sur la migration», a-t-elle ajouté. Evoquant le Royaume, la responsable européenne a affirmé pour «des partenariats plus solides basés sur la confiance mutuelle et des engagements communs avec des partenaires clés comme le Maroc sont essentiels». 

Selon les derniers chiffres officiels du gouvernement espagnol, près de 8 000 migrants sont entrés irrégulièrement à Ceuta depuis lundi matin, dont plus de 2000 mineurs. L’Espagne a déjà expulsé 4 800 personnes adultes, dans le cadre des accords entre Rabat et Madrid. Le Maroc a, pour sa part, scellé le passage de la frontière de Tarajal, ce mercredi.

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