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Grand Angle

Crise maroco-espagnole : «Il y a des actes qui ont des conséquences et qu’il faut assumer»

Avant même sa rencontre avec la ministre des Affaires étrangères espagnole, Karima Benyaich a déclaré sans ambages à propos de la crise migratoire de Ceuta, «il y a des actes qui ont des conséquences et qu’il faut assumer» en parlant de l'affaire Brahim Ghali.

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L'ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich. / DR
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Le Maroc ne compte pas réduire la pression  sur l’Espagne dans un contexte de crise politique profonde entre les deux pays voisins. Ce mardi, à quelques minutes de sa réunion avec la ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la coopération, Arancha González Laya, l’ambassadrice du Maroc en Espagne a affirmé qu’«il y a des actes qui ont des conséquences et il faut les assumer».

Citée par l’agence Europa Press, Karima Benyaich a insisté sur le fait qu'il y a «des attitudes qui ne peuvent être acceptées», en référence à l’accueil par Madrid du secrétaire général du Front Polisario, qui a provoqué la colère du Maroc. Selon la diplomate, les relations entre pays voisins et amis doivent être fondées sur «une confiance mutuelle, qui doit être travaillée et entretenue».

Elle a en outre qualifié d’«inhabituelle» la rapidité avec laquelle elle a été convoquée par le département espagnol des Affaires étrangères. Selon l'agence EFE, le Maroc a également rappelé son ambassadrice à Madrid, ce mardi, pour consultations.

L'Espagne a exprimé son «mécontentement» 

Dans des déclarations à la presse à l'issue de son entretien avec l'ambassadrice du Royaume, Arancha González Laya a affirmé à Karima Benyaich son «rejet» et son «mécontentement» face à l'entrée massive de migrants à Ceuta et lui a rappelé que le contrôle aux frontières «a été et doit continuer d'être» sous la responsabilité conjointe des deux pays, rapporte l'agence EFE.

La ministre des affaires étrangères a exprimé le «désir» du gouvernement espagnol de «regarder vers l'avenir» et «d'empêcher que de tels actes ne se reproduisent», en plus de demander «l'engagement que tous les citoyens qui sont entrés de façon irrégulière» en Espagne retourneront au Maroc.

Les propos de Karima Benyaich, faisant allusion à l'affaire Ghali contrastent avec la position du gouvernement espagnol qui, dans des déclarations officielles, a pris soin d'éviter d'établir une relation directe entre la crise migratoire à Ceuta et l’affaire Ghali. En effet, les ministres espagnols de l’Intérieur et des Affaires étrangères continuent d’écarter l'idée que le Maroc utiliserait la carte migratoire pour sanctionner l’exécutif de coalition de gauche suite à l’accueil de Brahim Ghali dans un hôpital de Logroño.

Des médias ibériques tentent en même temps de blanchir le ministre espagnol de l’Intérieur, mettant en avant son «opposition» à l’accueil de Ghali par l’Espagne et affirmant qu’il aurait «mis en garde contre les conséquences» de cet acte parrainé par Arancha González Laya et approuvé par Pedro Sanchez.

A rappeler que Karima Benyaich avait déjà été convoquée au ministère des Affaires étrangères espagnol en décembre dernier pour des éclaircissements sur les déclarations du chef du gouvernement marocain, Saadeddine El Othmani sur la marocanité de Ceuta et Melilla.

Article modifié le 18/05/2021 à 20h39

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