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Grand Angle

Rapport sur la presse dans le monde : le Maroc tristement célèbre

Le Maroc brille tristement encore une fois dans un classement mondial. Cette fois-ci il s’agit du rapport du Comité de Protection des Journalistes (CPJ), qui place le pays parmi les dix nations où la liberté de la presse a le plus reculé.
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«Backsliders», qu’on pourrait traduire par «Récidivistes», c’est ainsi que se nomme ce rapport.
Etabli par rapport à une période de cinq années, en l’occurrence de 2002 à 2007, le document détermine les tendances de la situation de la presse dans le monde sur la base de sept données principales, dont la censure gouvernementale, les menaces contre la presse, les décès de journalistes, leur emprisonnement…

Selon le CPJ, les dix malheureux élus ont en commun le fait d’être soit des pays relativement ouverts devenus plus répressifs, soit traditionnellement restrictifs où les conditions de la presse se sont aggravées.

Le Maroc fait partie de la première catégorie. Aux dires de Joël Simon, directeur du CPJ, certains de ces pays ont «gagné en reconnaissance parfois de par leur transition démocratique, mais en réalité ils se déplacent dans le sens contraire dans les affaires de presse».

Le CPJ a en outre affirmé dans son rapport que des pays comme la Thaïlande et le Maroc avaient été considérés comme leaders de la liberté de la presse dans leurs régions respectives, mais cette liberté a connu un déclin très pointu durant les cinq dernières années.
Le Maroc rejoint en effet la Tunisie en tête des pays arabes qui condamnent les journalistes à des peines de prison, avec trois peines de prison prononcées. Les autorités marocaines ont également banni trois journalistes à travers des poursuites judiciaires motivées politiquement.

Ce tableau obscur trouve écho dans le rapport du Syndicat National de la Presse Marocaine (SNPM), paru hier mardi. Quelles que soient les dispositions du code de la presse, la liberté d’expression sera toujours menacée s'il n'y a pas une indépendance de la justice, souligne le rapport.
Le secrétaire général du SNPM, Younes Moujahid, affirme que le code de la presse en vigueur «comporte des lignes rouges qui empêchent la critique et permettent aux autorités de se servir de formules générales et imprécises pour condamner les journaux».

Cependant, on ne peut pas nier qu’«il y a une plus grande liberté, principalement due aux efforts des O.N.G. combattant pour défendre la liberté d'expression».

Le chemin vers la démocratie est long et rien n’est définitivement acquis. S’il est clair que le gouvernement doit faire des efforts dans l’ancrage des valeurs qu’il affirme vouloir instaurer et défendre, notamment la liberté de la presse, il ne faudrait pas passer sous silence les violations déontologiques commises par certains journalistes.
Ce sont finalement ces comportements irresponsables qui sont utilisés pour justifier le musellement de la presse au Maroc.

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