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Grand Angle

Histoire : Le prince Moulay El Hassan, les FAR et l’Armée de libération

De retour au Maroc, après deux années d’exil avec la famille royale, le prince Moulay El Hassan s’est attelé à constituer une armée loyale à la monarchie face à une influente Armée de libération nationale, dominée par des figures, tels Fqih Basri et Mohamed Bensaid Aït Idder, proches de l’Egypte de Nasser.

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Le roi Mohammed V et le prince Moulay Hassan passant en revue les troupes armées / DR
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Le 14 mai 1956, le Maroc fraichement indépendant se dote d’une armée professionnelle, placée sous la tutelle directe du prince Moulay El Hassan. La constitution des Forces armées royales figure sur deux actes ayant scellé la fin des protectorats français et espagnol.

La Déclaration de La Celle-Saint-Cloud,  du 6 novembre 1955 entre le sultan Mohammed V et le président Antoine Pinay, précise que  «le Gouvernement de la République française confirme solennellement la reconnaissance de l'indépendance du Maroc, laquelle implique en particulier une diplomatie et une armée, ainsi que sa volonté de respecter et de faire respecter l'intégrité du territoire marocain, garantie par les traités internationaux».  

Le droit du Maroc de créer sa propre armée a été consacré, quelques mois plus tard, à l’occasion de la Déclaration commune franco-marocaine du 2 mars 1956, signée entre le ministre des Affaires étrangères, Christian Pineau, et le Premier ministre Bekkaï Ben M’Barek. Le document mentionne, dans un protocole annexe, que «Sa Majesté Mohammed V, Sultan du Maroc, dispose d'une armée nationale. La France prête son assistance au Maroc pour la constitution de cette armée».

Le prince héritier affirme son rôle dans le Maroc post indépendance

L’Espagne a également reconnu «le droit du Maroc à une diplomatie et à une armée propres (…) Le gouvernement espagnol s'engage également à donner à S. M. le Sultan l'aide et l'assistance nécessaire d'un commun accord, spécialement en ce qui concerne les relations extérieures et la défense», lit-on dans la Déclaration commune hispano-marocaine du 7 avril 1956.

Cette influence de la France et l’Espagne s’est traduite par l’intégration de Mohamed Oufkir et du général Mohamed Ameziane, un des fidèles de Franco, dans le haut commandement des FAR. Deux gages d’assurances habilement envoyés par Moulay El Hassan aux autorités de Paris et Madrid.

La création des Forces armées royales, le 14 mai 1956, constitue par ailleurs le premier acte officiel de la part du prince Moulay El Hassan à destination des figures du Mouvement national sur le rôle qu’il prévoit d’assumer dans le Maroc post indépendance alors même qu’il n’était pas encore proclamé officiellement prince héritier, une désignation qui interviendra le 9 juillet 1957.

Mettre en place une armée fidèle au trône dès 1956, a permis à la monarchie de marquer son autorité face à une Armée de libération nationale (ALN) très influente et populaire, notamment durant le règne de Mohammed V. En effet, durant ces années, la commémoration de la fête de la Révolution du Roi et du Peuple, chaque 20 août, était marquée par les discours donnés par le roi et le chef de l’ALN, Fquih Basri en l'occurrence. Une tradition à laquelle Hassan II mettra un terme en 1961. Une rupture annonciatrice du début d’une longue période de lutte entre les deux parties, remportée au final par la monarchie.

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