Pour faire face à la hausse de l’activité prévue cet été, la RAM vient de mettre en place un dispositif logistique considérable. Avec le retour massif des MRE, couplé à la hausse des arrivées touristiques, la compagnie aérienne s’attend en effet à une saison estivale très chaude en termes d’affluence. Pour y répondre, la RAM prévoit de louer de nouveaux appareils, parmi lesquels plusieurs Airbus et quelques gros porteurs, 747. Ceux-ci devraient venir élargir la flotte aérienne de la compagnie dès le mois de Ramadan, notamment sur les destinations Nador et Oujda. La RAM annonce également qu’un autre gros porteur, un 767, sera également réquisitionné durant cette période pour parer à tout besoin supplémentaire.
«S’adapter ou mourir», tel semble être le crédo de la RAM
Parce qu’elle est au bord la faillite depuis la fin de l’été dernier, la RAM a réduit considérablement son trafic vers l’Europe sur l’exercice 2011-2012 : en moins d’un an, celui-ci a chuté de plus de 30% (-33%), passant de 379 à 253 vols par semaine. Cette réduction du trafic, la compagnie publique marocaine n’est pas la seule à l’avoir expérimentée. D’autres compagnies, telles que Ryanair, Air Arabia ou encore Jet4You, se sont elles aussi vues dans l’obligation de réduire, voire de supprimer, des liaisons aériennes peu rentables, comme Casablanca-Paris, Marrakech-Marseille ou Fès-Paris. Au final, la réduction du nombre de vols, lorsque cumulée, se traduirait par la suppression de 523 908 sièges sur les 14 semaines que compte en moyenne la période estivale. Or, pas moins d’1,2 millions de MRE auraient emprunté la voie aérienne pour venir au Maroc pendant la haute saison l’an passé, auxquels il faut ajouter les touristes. La question qui se pose est donc de savoir comment assurer leur transport cet été, a fortiori lorsque l’on sait l’ampleur de la crise qui touche le secteur du transport maritime en ce moment ?
Face à ces question légitimes, la Royal Air Maroc apporte aujourd'hui un premier élément de réponse. En annonçant la mise en place d’un dispositif logistique spécial pour la saison estivale, la compagnie aérienne soulage l'appréhension de tous ceux et celles qui craignaient ne pas pouvoir rentrer cet été. En garantissant un trafic aérien quasi-habituel pour la saison chaude, la RAM répond ainsi à ses obligations de services publiques. La mise en place du dispositif pour la haute saison permet également à la compagnie de répondre à un autre objectif, commercial celui-là, en devenant plus flexible face aux aléas de la demande.
La location temporaire d’appareils par la compagnie va dans ce sens. Elle devrait permettre à la RAM de couvrir le trafic aérien pendant la haute saison, renflouant ainsi ses caisses déficitaires, sans lui imposer les coûts d’achat, d’entretien et/ou de maintenance conséquents afférents à la possession de nouveaux appareils. «S’adapter ou mourir », tel semble être le crédo des dirigeants de la RAM actuellement. D'autres compagnies aériennes telle que Air Arabia, aussi dans le rouge, ne devraient pas tarder à s'aligner sur la vision pragmatique de la compagnie aérienne leader du transport aérien au Maroc.