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Grand Angle

Affaire Brahim Ghali : Coup de gueule de Nasser Bourita

La crise entre le Maroc et l’Espagne se confirme avec l’interview accordée par Nasser Bourita à l’agence EFE. Le ministre des Affaires étrangères a laissé de côté le langage diplomatique pour exiger de la clarté et surtout des réponses aux interrogations marocaines suite à l’accueil de Brahim Ghali dans un hôpital à Logroño.

Publié
Nasser Bourita et Arancha Gonzalez Laya / Archive - Ph. MAECI
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La pression du Maroc sur l’Espagne suite à l’accueil de Brahim Ghali, sous une fausse identité, ne faiblit pas. Pour l’heure le royaume «n’a pas encore reçu de réponse satisfaisante et convaincante» de la part du gouvernement espagnol aux interrogations émises par son département dans son communiqué du 26 avril, a confié le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita dans une interview accordée à l’agence EFE.

«Pourquoi les autorités espagnoles ont-elle jugé utile de ne pas aviser le Maroc (de l’arrivée de Ghali) ? Et Pourquoi, ont-elles préféré coordonnerbavec les adversaires du Maroc (en allusion à l’Algérie) ? Et est-ce normal que nous en soyons informés par voie de presse ?», a martelé le chef de la diplomatie.  

Nasser Bourita a reconnu que cette affaire «est un test sur la fiabilité et la sincérité de la relation» entre le Maroc et son voisin ibérique, ou bien c’est juste un «slogan». Le ministre a rappelé que Rabat avait refusé d’accueillir des leaders indépendantistes catalans. Une référence au rejet, en 2017, de la demande de l’ancien président de la Catalogne, Carles Puigdemont de se rendre au Maroc.

«La responsabilité historique de l'Espagne est juste un prétexte»

«Quand les Catalans nous ont demandé de les accueillir, nous avons exigé que quelqu’un de l’ambassade d’Espagne soit présent» à la réunion, a précisé Bourita. «Il n’est pas permis entre partenaires de manœuvrer dans le dos avec une question fondamentale pour le Maroc», a-t-il déploré. Et d’enchainer en affirmant que le Maroc avait soutenu l’intégrité territoriale de l’Espagne face au mouvement indépendantiste catalan. «Le Royaume du Maroc rejette le processus unilatéral d’indépendance de la Catalogne, et exprime son attachement à la souveraineté, à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale du Royaume d’Espagne», avait indiqué le département Nasser Bourita dans un communiqué publié le 12 octobre 2017.

Quant aux conséquences de la crise «Ghali à Logroño» sur la tenue de la prochaine réunion de haut de niveau entre les deux pays, le ministre a affirmé que le gouvernement marocain demande à l’Espagne de la «clarté. Il faut d'abord clarifier les choses», a-t-il exigé. Une manière indirecte de renvoyer la balle dans le camp de Madrid. Pour rappel, les réunions prévues les 28 et 29 avril, entre ministres marocains et espagnols ont été annulées.

Nasser Bourita a constaté en outre que les appels d’associations des victimes du Polisario à auditionner Brahim Ghali, sont restés sans réponse. «Mais où est la justice espagnole dans tout ça. Aucun magistrat n’a jugé utile de répondre à ses demandes. Est-ce cela le rythme de la justice espagnole ?», s’est-il une nouvelle fois interrogé. Le ministre a par ailleurs balayé d’un revers de main la «responsabilité historique de l'Espagne» envers les Sahraouis. «C’est juste un prétexte», a-t-il cablé, rappelant que l'Espagne a colonisé Sidi Ifni et était présente au nord du Maroc mais dans ses régions «elle se comporte normalement, nous be pouvons pas rester prisonniers du passé espagnol», a souligné Bourita.

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