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Grand Angle

Cannabis et quotient électoral, les deux clous scellant l’isolement du PJD

D'un isolement subtil, le PJD est désormais seul contre tous. En l'espace d'une mandature, le parti majoritaire a perdu ses principaux alliés lors des débats sur la légalisation du cannabis et le quotient électoral.

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Photo d'illustration. / DR
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Au Parlement, l’isolement du PJD se précise. Ce mercredi 28 avril, l'examen à la commission de l'intérieur, des collectivités territoriales, de l'habitat et de la politique de la ville, à la Chambre des représentants du projet de loi organique n°13.21 légalisant l’usage du cannabis à des effets thérapeutiques et industriels, a apporté une nouvelle preuve des divergences profondes entre les islamistes des autres formations de la majorité.

Tous les groupes parlementaires ont couvert d’éloges les bienfaits d’une légalisation régulée pour les agriculteurs et les régions concernées par la culture de la plante, à l’exception du PJD. Le président des députés du parti de la Lampe, Mostapha Ibrahimi a mis en garde contre une telle décision sur la santé des Marocains et des effets de l’intégration du cannabis dans l’industrialisation de certains produits alimentaires, citant particulièrement le chocolat, les bonbons et les huiles.

Par ailleurs, l’intervenant s’est inscrit en faux contre les prévisions optimistes des autres parlementaires, notamment de l’Istiqlal et du PAM, sur les retombées économiques d’une éventuelle légalisation du cannabis au Maroc, les estimant «limitées». Dans son réquisitoire, Ibrahimi a affirmé que le projet ne figure pas sur la Déclaration de Saadeddine El Othmani présentée, en avril 2017, devant la Chambre basse.

Seul contre tous

Cet isolement du PJD sur la scène parlementaire s’est particulièrement accentué ces derniers mois. En témoigne, sa défaite dans le combat pour le nouveau calcul du quotient électoral lors de la plénière de la Chambre des représentants du 5 mars. Mostapha Ibrahimi avait alors appelé El Othmani à assumer ses responsabilités et recourir à l’article 103 de la Constitution, arguant que le gouvernement a perdu sa majorité.

Avant cela, les islamistes parvenaient toujours à rallier certains partis, parfois même de l'opposition, lors de l’examen de projets de loi. Ainsi, le débat sur la loi-cadre n°51-17 portant sur la réforme du système d'éducation, de formation et de recherche scientifique, avait donné lieu à un rapprochement entre le PJD et les amis de Nizar Baraka, également hostiles à la «francisation de l’école marocaine», avant que les deux partis conservateurs ne se résolvent à voter en faveur de la loi en août 2019. La même proximité a été constatée entre les partis de la Lampe et de la Balance, toujours en 2019, à l’occasion de l’examen de la loi organique sur l’officialisation de la langue amazighe.

En janvier 2017, le PJD avait pu compter sur les voix du PPS et l'abstention de l'Istiqlal lors de l’élection du président de la Chambre des représentants. Cela n'avait pas suffi puisque Habib El Malki a remporté le vote alors que l'USFP n’avait obtenu aux législatives du 7 octobre 2017 que 20 sièges sur un total de 398, créant un précédent.

Article modifié le 29/04/2021 à 17h32

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