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Grand Angle

France-Maroc : Mode d'emploi du nouveau contrat d’intégration pour le regroupement familial

La France de Nicolas Sarkozy a décidé de construire un moule républicain destiné à «fabriquer» un modèle d’intégration pour les candidats au regroupement familial. Ainsi, au travers d’un décret de loi en vigueur depuis le 1er décembre 2008, toutes personnes désireuses de rejoindre son conjoint installé dans l’Hexagone devra suivre un nouveau circuit d’intégration.
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En matière de contenu, une journée «test» avec au menu deux formules. Primo, un test de connaissance linguistique (histoire de mesurer le niveau de français). Secundo, un test intitulé «Valeurs de la République» avec un canevas de questions tel que «En France, peut-on avoir deux épouses ? » ou encore «L’école est-elle obligatoire pour les enfants en âge d’être scolariser ?».

Près d’une dizaine de sites ont été identifiés sur le territoire Marocain pour accueillir et organiser l’accueil des candidats. Tanger, Fès, Rabat, Casablanca, Marrakech, Agadir,…sont les principaux pôles où se tiennent, depuis le 08 janvier 2009, des sessions de formations à la citoyenneté française.

Pour les candidats qui ont réussi aux tests, ils enchaînent par une visite médicale prévue dans les 30 jours – et qui ne se déroule qu’à Casablanca, dans les locaux de l’ANAEM (1), lieu que les migrants de 1ère génération ont fréquenté avant de rejoindre la France pour répondre aux besoin en main d’œuvre au début des années 1960 – avant d’attendre le précieux sésame, à savoir le…visa.

En clair, qu’est-ce qui a véritablement changé dans la philosophie et la méthodologie du processus d’intégration via le regroupement familial ? Peu de choses sur le fond. La «nouveauté», elle est sur la forme, avec une démarche…humanisée».

Cela se traduit par la possibilité offerte aux candidats de passer les tests dans leurs pays d’origine. Du coup, pas de décalage culturel et un meilleur confort psychologique et matériel pour appréhender les tests de connaissance de la France et de son environnement institutionnel et cultuel.

A noter, au passage, que des pays ont adopté la même démarche, à l’image de l’Allemagne. A la différence prêt, que la France a opté pour la gratuité alors que pour les candidats au regroupement familial qui souhaitent rejoindre l’Allemagne, ils doivent s’acquitter d'une somme d’environ 250 euros.

«C’est vrai que passer des tests au Maroc facilite beaucoup de choses. Imaginer un instant que je sois dans l’obligation de prendre des congés, payer un billet d’avion, pour passer l’examen. Ce n’est pas évident. En outre, se retrouver dans un environnement inconnu, sans avoir de repères, ce doit être stressant et angoissant. Alors que là, à Casablanca, je suis dans mon élément et je peux mieux appréhender cette échéance», déclare Chakir, la quarantaine, salarié à l’ODEP (Office public d’exploitation des ports) à Casablanca.

Pour les «recalés» à la première étape, une formation de 40 heures est prévue afin de leur permettre de parfaire leur connaissance. Toujours organisés dans les locaux tels que l’Institut culturel français de Casablanca ou encore des lieux rattachés à des activités consulaires français.

Seul «bémol» et il concerne le fond du processus. La réussite (ou l’échec) aux tests de connaissance de la culture française n’ont aucun impact sur la décision (ou non) d’accorder un visa. La décision finale est (toujours) suspendue au Préfet de chaque département de l’Hexagone qui ont (seul) pouvoir en la matière.

(1) L’ANAEM est l’Agence nationale d’accueil des étrangers et des migrants. Créé en 2005, cet établissement public en charge de l’accueil des migrants en situation régulière est rattaché au ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale avec à sa tête le nouveau ministre, Eric besson, qui a remplacé Brice Hortefeux.

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