Près d’un an après sa création, le 31 mai 2011, la circulaire Guéant sera bel et bien abrogée, une circulaire controversée limitant drastiquement l’embauche des étudiants étrangers à un travail en France. C’est ce qu’a annoncé hier soir mardi 22 mai Geneviève Fioraso, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. «C’est une urgence en termes humains, mais aussi en termes de rayonnement et de partage de la connaissance» a-t-elle déclaré lors d’une conférence au CNRS à Paris.
Soulagé mais sur ses gardes
«C’est une chose à laquelle on s’attendait, cela fait parti des promesses de campagne de François Hollande», lance Nabil Sebti, l’ancien porte parole du Collectif du 31 mai et ex-étudiant de HEC contacté ce matin par Yabiladi.com. Le jeune homme se dit optimiste et surtout soulagé pour tous les étudiants étrangers diplômés qui angoissaient à l’idée de ne pas pouvoir rester en France pour trouver du travail.
Depuis qu’il est rentré au Maroc en décembre dernier (cf notre article), Nabil intervient régulièrement et bénévolement dans des conférences et des écoles privées marocaines pour partager son expérience d’étudiant diplômé d'une grande école de commerce française. Ainsi tant que la circulaire n’était pas abrogée, il conseillait aux futurs étudiants de réfléchir à deux fois avant de faire des études en France, pour ne pas être déçu, au final, de ne pas pouvoir y travailler. Désormais, avec cette promesse d’abrogation, il est plus apaisé pour les conseiller de partir.
Apaisé, certes mais le jeune homme reste néanmoins sur ses gardes. Il attend que cette circulaire soit officiellement abrogée. «Il ne faut pas se leurrer ! On ne vit pas dans le monde enchanté des Télétubbies. C’est une parenthèse qui va se fermer. Et le Collectif du 31 mai n’est pas dupe. Avec Manuel Walls, devenu le nouveau ministre de l’Intérieur, on risque d’avoir encore le droit à de nouveaux débats sur l’immigration et notamment celle des étudiants.», craint-il espérant que le nouveau gouvernement d'Hollande ne fasse pas les mêmes erreurs que celles du camp Sarkozy.
Néanmoins, avec l'annulation de la circulaire Guéant, Nabil Sebti envisage-t-il de repartir vivre en France pour y travailler ? «Non !», répond-il fermement. «Maintenant, j'ai ma vie ici au Maroc !», ajoute-t-il. Le jeune homme est aujourd'hui entrepreneur et vient de se lancer dans le e-business.