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Grand Angle

L’enseignante Nezha Majdi de nouveau convoquée par la police à Rabat

A peine arrivée à Inezgane après sa garde à vue prolongée dans la capitale, l’enseignante Nezha Majdi doit revenir à Rabat. Au lendemain d’une interview où elle évoque des allégations de harcèlement sexuel au commissariat, elle est convoquée par la police.

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L’enseignante Nezha Majdi lors d’une manifestation à Rabat / DR
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L’enseignante contractuelle Nezha Majdi, qui fait partie de ceux ayant manifesté à Rabat pour leur intégration à la fonction publique, est de nouveau convoquée par la police à Rabat. Dans de précédents vidéos relayées par les médias, elle a dit avoir subi un harcèlement sexuel de la part des forces de l’ordre durant le rassemblement du 17 mars dernier. Cette convocation urgente intervient au lendemain du retour de l’enseignante à Inezgane et surtout au lendemain de la mise en ligne d’une interview où elle a raconté les conditions de sa garde à vue.

«Je n’ai plus peur mais je ris plutôt de ces futilités : nous venons tout juste ce matin de rejoindre nos familles en faisant le trajet de Rabat jusqu’à Agadir, voire Tarfaya pour certains enseignants. Nos proches se sont inquiétés pour nous pendant notre détention et nous sommes contents de retrouver nos élèves qui nous ont manqués et avec qui nous passerons le mois de Ramadan, puisque nous bénéficions désormais de la liberté provisoire. Sauf qu’un policier est venu me voir à mon domicile cet après-midi pour me donner une convocation et me dire que je dois faire mes bagage et reprendre la route vers Rabat, où la police m’a convoquée une nouvelle fois pour enquêter», a écrit Nezha Majdi ce week-end sur sa page Facebook.

Des allégations de hacèlement au commissariat

La veille de son retour à Inezgane après sa garde à vue avec un groupe d’enseignants contractuels, Nezha Majdi a accordé une interview filmée à Alyaoum24. Elle est revenue sur sa détention au commissariat avec d’autres collègues. Elle y a fait part aussi de traitements dégradants, au court de cette garde à vue où elle dit être restée elle et ses collègues sans nourriture.

«La première fois qu’on nous a demandé de nous dévêtir, nous n’avons bien entendu fait preuve d'aucune résistance, nous nous sommes soumises à cette procédure car nous savons qu’elle est d’usage pour toute personne qui doit être gardée en cellule (…) mais on nous l’a encore demandé à deux autres reprises. Nous avons dû enlever également nos sous-vêtement et on a pris des photos de nous portant nos matricules.»

Nezha Majdi

L’enseignante dit avoir fait l’objet de harcèlement sexuel, verbal et physique de la part d’un agent, lors de cette garde à vue prolongée. «Ce qui est le plus dangereux et le plus déplorable est que nous ne faisons plus seulement l’objet d’une violence physique, mais aussi d’une violence sexuelle au sein d’institutions», a-t-elle déploré. Au cours de leur interrogatoire, les enseignants ont refusé de signer les procès-verbaux, qui selon Nezha Majdi «contenaient des propos qui n’ont pas été tenus par les interrogés».

Mardi dernier, Nezha et plusieurs autres membres de la Coordination nationale des enseignants contractuels ont été interpellés lors d’une nouvelle manifestation à Rabat. Dans une vidéo, elle apparaît traînée au sol puis portée par plusieurs éléments de la force publique. Depuis, elle fait partie des enseignants poursuivis en état de liberté pour «violation de l’état d’urgence sanitaire», «coups et blessures et injures à l’encontre des membres des forces de l’ordre» et «participation à une manifestation non-autorisées». A la différence de ses collègues, Nezha Majdi est également poursuivie pour «injures envers un corps constitué».

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