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Grand Angle

L’Allemagne, la France et l’Italie suspendent à leur tour le vaccin AstraZeneca

Les pays européens suspendent les uns après les autres la vaccination anti-covid utilisant le vaccin AstraZenenca et évoquent d’éventuels effets secondaires. L'OMS n’a pas établi pour l’heure de lien entre les injections et les effets décrits. Le Maroc à l'instar du Royaume-Uni n'a pas signalé d'effets secondaires graves.

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Photo d'illustration / DR.
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Ce lundi après-midi, la France a annoncé la suspension du recours au vaccin anti-covid développé par le laboratoire britannique AstraZeneca. Dans une déclaration publique, le président Emmanuel Macron a décrit une mesure de «précaution» qui durera «jusqu’à demain après-midi», en attendant un avis de l’Agence européenne du médicament (EMA). «Nous avons un guide simple : être éclairés par la science et les autorités sanitaires compétentes et le faire dans le cadre d’une stratégie européenne», a-t-il justifié.

La France n’est pas le seul pays d’Europe à avoir opté pour une suspension par principe de précaution. Ce lundi, l’agence du médicament italienne (AIFA) a annoncé la même mesure «de manière temporaire», en attendant une décision de l'EMA. C’est également le cas en Allemagne, après que des effets secondaires ont été signalés. En effet, l’institut médical Paul-Ehrlich a considéré que «d’autres examens sont nécessaires», suite à des cas de caillots sanguins qui se sont formés chez certaines personnes nouvellement vaccinées. Le ministère néerlandais de la Santé a annoncé que cette mesure préventive reste maintenue jusqu’au 29 mars.

L’Espagne a aussi annoncé suspendre la vaccination contre la Covid-19 avec AstraZeneca. «Le Conseil interterritorial du système national de santé s’est réuni lundi en session extraordinaire pour aborder cette question après que des pays comme la France ou l’Allemagne ont annoncé la suspension du vaccin de cette société pharmaceutique par précaution», a rapporté le site d’information medicale Redacción Médica.

Lors d’une conférence de presse, la ministre espagnole de la Santé, Carolina Darias, a confirmé cette mesure, qui reste maintenue «jusqu’à confirmation que le vaccin ne provoque pas de thrombose [caillots sanguins, NDLR

Cette décision a été prise en Norvège depuis jeudi déjà, «par précaution». Sans un lien établi pour l’heure, les autorités sanitaires du pays ont annoncé le décès d’une soignante, récemment vaccinée. Elle a été hospitalisée après avoir reçu son injection, avant de mourir par hémorragie cérébrale, devenant ainsi le deuxième car du genre en quelques jours. Samedi, trois travailleurs de santé ont été hospitalisés pour thrombopénie, de saignements et caillots sanguins, après qu’ils ont reçu une injection du vaccin AstraZeneca. «Nous ne pouvons ni exclure ni confirmer que cela a quelque chose à voir avec le vaccin», a indiqué l’Agence norvégienne des médicaments.

S’alignant sur la décision de la Norvège, le Comité consultatif national irlandais de vaccination (NIAC) a donné ses directives par mesure de précaution bien qu’il «n’ait pas été confirmé qu’il existe un lien entre le vaccin AstraZeneca et ces cas», selon un communiqué. Vendredi, le Premier ministre bulgare Boyko Borissov a confirmé aussi une suspension de l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca, «à la suite de mesures similaires prise au Danemark, en Islande et en Norvège pour des raisons de sécurité», a rapporté Euractiv.

L’OMS n’a pas établi de lien direct avec les effets secondaires

Les tensions entre l'UE et AstraZeneca sont nées il y a plus d'un mois. En février dernier, ce même vaccin a fait l’objet de restrictions d’utilisation dans les pays d’Europe, où certaines autorités sanitaires ont évoqué des données insuffisantes concernant les personnes âgées. Certains pays avaient limité à 55 ans l’âge de celles et ceux qui recevront la double-injection, avant de lever cette restriction face aux résultats des études scientifiques menées.

Concernant cette décision de suspension plus récente, d’autres pays hors-européens pourraient emboîter le pas aux autorités sanitaires ayant appelé à cette mesure de précaution. En Indonésie, le ministre de la Santé a ainsi annoncé le report du lancement de la vaccination avec AstraZeneca, bien qu’il ait reçu «1,1 million de doses du vaccin» et que «10 millions de plus sont attendues d’ici la fin du mois d’avril». Budi Gunadi Sadikin a dit attendre «une confirmation de l’Organisation mondiale de la santé» (OMS), après le signalement d’éventuels effets secondaires.

Jeudi dernier, le laboratoire suédo-britannique AstraZeneca s’est défendu, évoquant que «la sécurité des patients est [sa] priorité absolue». Pour sa part, l’OMS n’a pas déconseillé l’usage du vaccin développé par le laboratoire ; elle s'est même prononcée vendredi dernier pour mettre fin aux incertitudes et recommander son usage.

«Oui nous devrions continuer à utiliser le vaccin d’AstraZeneca (…) il n’y a pas de raison de ne pas l’utiliser.»

Margaret Harris - OMS

La responsable a souligné que les experts de de l’OMS se penchaient justement sur les informations de la formation de ces caillots sanguins, notant qu’ aucun lien de cause à effet n’a été établi pour l’heure. Elle a aussi insisté que «toute alerte de sécurité doit faire l’objet d’une enquête».

Au Maroc, comme au Royaume-Uni, plusieurs millions de personnes ont reçu le vaccin AstraZeneca, sans faire état d'effets secondaires graves.

Article modifié le 16/03/2021 à 12h38

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