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Melilla : Le Maroc risque de perdre la dernière mosquée qui élève encore des prières pour le roi

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L’influence religieuse du Maroc à Melilla est à nouveau menacée. Le royaume risque de perdre le contrôle de la mosquée Bacha, inaugurée au début des années 30 du siècle dernier. «A l’époque le contexte se prêtait à une certaine ouverture sur le culte musulman. En 1926, la France avait ouvert la Grande mosquée de Paris, une cérémonie avec la présence du sultan Moulay Youssef, pour honorer les soldats marocains et maghrébins tombés lors de la 1er guerre mondiale. De son côté, l’Espagne avait financé le coût de la construction de la mosquée de Melilla pour en faire cadeau -mais seulement oralement- au sultan marocain», souligne dans des déclarations à Yabiladi Said Chramti, un acteur associatif à Béni Nsar.

Depuis, le lieu de culte était placé sous la tutelle de la délégation du ministère des Affaires islamiques de Nador qui verse les salaires mensuels des imams, des prêcheurs et des préposés et leur offre également des billets au Hajj ou la Omra. Or cet ordre qui prévalait depuis environ 90 ans est sur le point de changer. Les autorités de Melilla souhaitent détruire ce haut lieu du culte musulman, au motif que la bâtisse menace ruine. En effet, l’édifice a connu deux opérations de restauration en 1999 et 2011.

«En cas de démolition, le lot de terrain sur lequel a été édifié la mosquée du Bacha revient automatiquement au ministère espagnol de la Défense parce qu’il n’est pas inscrit au cadastre de Melilla. Ce département pourrait ensuite en faire don à la municipalité ou à l'association de son choix pour y construire un centre commercial ou culturel. Le Maroc risque alors de perdre la dernière mosquée à Melilla qui élève encore des prières au Dieu pour préserver le roi. Les autres sont contrôlées par les wahhabites, l’association Tabligh ou la Commission islamique d’Espagne.»

Saïd Chramti

C’est dire l’importance de la mosquée Bacha pour les autorités marocaines. D’ailleurs, il y a trois jours, le gouverneur de Nador a demandé au délégué régional du ministère des Affaires islamiques de lui présenter un «rapport détaillé» sur cette mosquée.

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