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Grand Angle  

Vaccination anti-Covid-19 : Le Maroc rattrape son retard et débute les secondes doses

Après un raté à l'allumage, le Maroc s'est bien rattrapé dans sa campagne vaccinale contre la Covid-19. En pourcentage de la population vaccinée, en rythme de vaccination et en livraison de vaccins, il devance désormais plusieurs pays de l'Union européenne.

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Le roi Mohammed VI a montré l’exemple en ouvrant la campagne vaccinale / Ph. MAP
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Après seulement trois semaines du lancement de la campagne de vaccination par le roi, le Maroc a atteint un rythme de croisière satisfaisant comparativement à d’autres grandes nations. Il a d’ores et déjà dépassé le taux de personnes vaccinées pour 100 habitants de la majorité des pays de l’Union européenne, malgré un démarrage avec un mois de retard par rapport à eux. Il est également devant de grands pays tels que le Brésil, la Chine ou la Russie.

Un taux de vaccination 1ère dose qui a été rendu possible grâce à une bonne organisation du personnel soignant, une excellente logistique nationale, avec des pics à plus de 200 000 personnes vaccinées par jour (record à 318 552). Cette performance vaccinale se constate sur la moyenne sur 7 jours comparée aux autres pays. Ainsi, sur les 7 derniers jours glissants, le Maroc (0,53% de la population vaccinée) devance les Etats-Unis (0,48%) et surperforme les pays de l’Union européenne (=<0,21%).

Pour autant, la satisfaction des bonnes conditions de vaccination tant sur l’organisation, l’accueil que le rythme, ne doit pas occulter les points de tensions. Le rythme de vaccination pour l’instant ne permettra pas une immunité collective début mai comme l’avait promis le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb. Au rythme actuel, il faudrait viser une immunité collective pour l’automne. D’autant plus qu’il faut en parallèle de la première dose assurer le rythme de la phase deuxième dose qui a débuté ce jeudi.

Une immunité de groupe pour fin 2021 ?

Le rodage des équipes aidant et l’élargissement des catégories de population prioritaires, la cadence de vaccination pourrait évidemment s’accélérer. Tout dépendra de la capacité du Maroc à assurer les livraisons de vaccins AstraZeneca (22 millions de doses) et Sinopharm (40 millions de doses) commenadés. Pour le premier le Maroc a réussi à faire partie des pays privilégiés auprès de Serum Institute of India (6 millions de doses déjà reçues). Pour Sinopharm, alors que le royaume a participé à l’essai clinique et que la plus grosse partie de son approvisionnement vaccinal doit venir de chine, seulement 1 million de doses ont été reçues.

Ces livraisons, quoique encore insuffisantes, restent encourageantes comparativement aux autres pays de la taille et niveau de richesse du Maroc. Dans un marché vaccinal mondial en tension, le royaume tire son épingle du jeu puisqu’il a même reçu plus de doses que la France par exemple (~4,5 millions de doses), pays avec une population deux fois plus élevée.

Malgré un raté au démarrage avec le début de la campagne vaccinale annoncée pour décembre, et les promesses d’immunité collective irréalistes du ministre de la Santé, le Maroc parvient à tirer son épingle du jeu. La population, malgré des réticences alimentées par quelques antivax, adhère positivement à l’effort national pour contenir l’épidémie de covid-19. L’exemple donné par le roi Mohammed VI en se vaccinant le premier a participé de cet effort national. Espérons que la mise en avant de Sinopharm pour le vaccin royal serve comme un signal à Pékin pour accélérer le rythme de livraison.

Article modifié le 19/02/2021 à 22h04

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