«On n’a pas de statut, pas de contrat de travail, parce que nous avons été embauchés ici en France. Aussi, les salaires ne dépassent pas le Smig alors que certains travaillent depuis plus de 20 ans. Les retraités sont payés à 250 euros. Certains sont obligés de travailler pendant plus de trente ans à cause des salaires qui sont trop bas». Autant de raisons qui ont poussés près de 240 agents des consulats du Maroc en France à observer une grève nationale, lundi 7 mai, explique à Yabiladi un membre du Bureau de coordination des agents locaux de France, qui a souhaité garder l’anonymat.
La grève s'est tenue en deux séances. D'abord, «de 9h à 12h afin d’être disponibles pour les gens, puisque les consulats n’avaient pas annoncé la grève, relate l’agent marocain. Puis, de midi à 15h, nous avons procédé à un arrêt de travail». Dans un communiqué, le Bureau de coordination des agents locaux de France apporte quelques précisions sur les revendications majeures qu'émettent tous les agents des consulats marocains. Ils réclament, entre autre : des bulletins de paie qu’ils n’ont pas perçus depuis janvier 2012, un complément de la pension de base pour les retraités et la réparation du dommage causée aux retraités qui n’ont touché que «250 à 300 euros» par mois depuis deux ans. Ces fonctionnaires du maroc à l'étranger veulent également des contrats de travail en bonne et due forme afin de jouir d'un statut de travailleur.
Un gouvernement de promesses jamais réalisées ?
Au lendemain de leur arrêt de travail collectif, le Maroc a réagi. «On n’a reçu que des promesses» lance cet agent avec un ton de déception, précisant que la note de service provenant du ministère marocain des Affaires étrangères leur a été lue par un responsable. «Ils ne nous l’ont même pas remise, s’indigne-t-il. Ils nous ont dit qu’on allait recevoir les contrats de travail et que ce serait signé entre le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l’Economie au cours de cette semaine», annonce-t-il.
Seulement le refrain, ils le connaissent bien et ces hommes et femmes n’y croient pas, en tout cas, pas sans avoir vu. «On a trouvé que ce n’est pas satisfaisant. Ils ont dit ça juste pour qu’on reprenne le travail», souligne notre source. D’ailleurs, il ne reste plus que quelques jours et la semaine sera terminée. Si d’ici là, rien n'est fait, les employés des consulats du Maroc en France prévoient d’autres actions.