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Migration : Frontex au cœur d’une enquête sur les refoulements illégaux

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Photo d'illustration / DR.
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Un groupe de travail constitué d’eurodéputés envisage de lancer une enquête sur l’Agence européenne de surveillance des frontières (Frontex), pour refoulements illégaux de migrants en mer Egée. Il s’est constitué au sein de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures du Parlement européen, pour une mission de quatre mois. En plus de mener ce processus, le groupe se charge désormais de surveiller le fonctionnement de Frontex, à titre permanent.

En octobre 2020, l’agence a été accusée d’être impliquée avec les garde-côtes grecs, dans des refoulements d’embarcations de demandeurs d’asile renvoyés vers la Turquie. Une enquête de plusieurs médias, dont Der Spiegel, a révélé cette pratique qui enfreint le droit d’asile et qui a déjà été dénoncée par des ONG. Pour sa part, la rédaction d’InfoMigrants indique avoir reçu «plusieurs témoignages - et une vidéo - de ces ‘pushbacks’ maritimes en mer Egée».

En janvier dernier, le conseil administratif de Frontex a argué qu’«aucune preuve» n’étayait les faits, mais les éléments révélés ont été suffisants pour que l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) enquête lui aussi sur les pratiques de l’agence. Un mois plus tôt, l’OLAF a mené une perquisition au siège de Frontex, à Varsovie, y compris dans les bureaux du directeur exécutif.

Jeudi dernier, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Yva Johansson, a également pointé les nombreuses failles de fonctionnement de Frontex. «Il devrait y avoir trois vice-directeurs exécutifs, il n’y en a pas, nous devrions avoir un officier aux droits fondamentaux, il n’y en a qu’un temporaire, nous devrions avoir 40 surveillants aux droits fondamentaux, nous n’en avons aucun», a-t-elle indiqué.

Pour l’eurodéputée néerlandaise Sophie in’t Veld, l’action parlementaire dans ce contexte est «nécessaire» pour «rebâtir la confiance» des Etats en leur agence de surveillance des frontières. L’eurodéputé français Damien Carême, lui, estime qu’«il était temps que le Parlement réagisse», d’autant plus que «les réponses apportées jusque-là par le directeur de Frontex - Fabrice Leggeri - ont été largement insatisfaisantes».

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