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Breve

Hicham Alaoui : «Le contexte du Sahara occidental n’est pas équivalent à la tragédie palestinienne»

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Moulay Hicham Alaoui, cousin du roi Mohammed VI / DR
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Le prince Hicham Alaoui a pris son temps pour analyser la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Il a choisi de la traiter en répondant, à sa manière et sans reprendre à son compte les arguments cités dans le communiqué du cabinet royal du 10 décembre, aux voix qui accusent le royaume d’avoir bradé la cause palestinienne en échange de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara occidental.

«Le Maroc ne considère pas que la question du Sahara occidental et celle de la Palestine puissent faire l’objet d’un marchandage réciproque. Les deux situations sont de tristes héritages du colonialisme occidental, mais chacune a sa spécificité et pose des défis propres. La tâche essentielle pour le Maroc est de résoudre chaque conflit de la manière la plus juste», écrit le cousin de Mohammed VI dans une tribune publiée sur le Nouvel Obs.

«La politique du Maroc au Sahara occidental se fait dans un cadre différent: elle offre la citoyenneté dès maintenant, et peut reconnaître l’autonomie et l’autoadministration dans le futur [une partie des Sahraouis demande un référendum d’autodétermination, NDLR]. Ce processus pour régler le conflit doit continuer, et ne peut prendre racine que dans une perspective de démocratisation réelle et de respect des droits humains.»

Moulay Hicham Alaoui

Tout en admettant que la déclaration américaine du 10 décembre «constitue un important geste politique», il concède qu’elle «ne saurait modifier le droit international. C’est à la présidence Biden de décider : reconduire cette décision, la modifier ou la rejeter». Pour rappel, quelques heures après l’annonce par Donald Trump de la marocanité du Sahara, le prince l’a qualifiée de «courageuse» tout en souhaitant «que la prochaine administration continue sur la même voie».

Quant à l’ouverture du Maroc au principe d’une normalisation avec Israël, elle «vient de loin, d’un point de vue historique. Il y a, depuis l’aube de la monarchie alaouite, une longue et riche tradition d’engagement de la dynastie envers le judaïsme et la judéité», précise Hicham Alaoui. «La monarchie marocaine a par la suite maintenu des canaux de communication fructueux avec Israël, allant d’une diplomatie informelle à une coopération sécuritaire – cette dernière ayant parfois conduit à des épisodes sinistres, comme l’affaire Ben Barka. Mais le rapprochement avec Israël a toujours été sur l’agenda dynastique».

Sur un ton élogieux, il affirme que «les événements actuels inscrivent le roi Mohammed VI dans la ligne de son grand-père et de son père. Il fait faire un pas de plus au processus de rapprochement» avec Israël.

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