Menu

Grand Angle

Mohamed Amekraz défend désormais la «reprise des relations» entre le Maroc et Israël  

De fervent opposant à la normalisation des relations avec Israël il y a quelques semaines, Mohamed Amekraz défend désormais la «reprise des relations» entre Rabat et Tel Aviv, en invoquant la question du Sahara et l’intérêt de la nation.

Publié
Le ministre du Travail et de l'insertion professionnelle et secrétaire général de la jeunesse du PJD, Mohamed Amekraz. / DR
Temps de lecture: 2'

Sa première sortie médiatique du 13 décembre, dans une interview accordée à une chaîne proche du Hezbollah, avait suscité un déluge de condamnations alors que sa deuxième, trois jours plus tard, n’a fait que raviver les critiques. De fervent opposant à la normalisation des relations avec Israël il y a quelques semaines, Mohamed Amekraz ne s’aventure plus en terre inconnue. Pire, il rétropédale en affirmant que «le retour des relations avec Israël» est une «position nationale» car la question du Sahara est «au dessus tout».

Interpellé sur la question de la normalisation avec Israël, dans une nouvelle interview accordée au média qatari Arabic Post, le ministre du Travail et de l’insertion professionnelle a utilisé l'argument du dossier du Sahara. «L'intérêt national est plus important que toute considération, y compris le parti», a-t-il confié.

Pour lui, «ceux qui critiquent aujourd'hui le PJD ne connaissent pas le poids du dossier du Sahara pour les Marocains et ne savent pas ce que ce dossier constitue pour eux». «Quand le Parti de la justice et du développement évoque, alors qu'il est en position de responsabilité, toutes ces choses (la reconnaissance américaine, ndlr), il est certain qu'il donnera la priorité à cet intérêt, qui est un intérêt prépondérant à tous égards», se justifie-t-il.

Mohamed Amekraz a ainsi considéré que le PJD «a montré qu'il prend des positions difficiles dans des étapes et des moments délicats» et qu'il «a mis en avant l'intérêt de la nation avant les siens».

Amekraz et le PJD retournent leurs vestes

Décrivant sa formation politique comme un «parti d'institutions», le ministre et secrétaire général de la jeunesse du PJD a vite balayé une question sur le mécontentement de certains leaders du parti quant à la normalisation avec Israël, au point de geler leurs adhésions. «Le débat et les désaccords (au sein du PJD) ont lieu constamment, ce qui fait de lui un parti vivant et clair dans ses choix», s'est-il contenté de répondre.

Le changement de discours entre cette nouvelle sortie médiatique et celles de décembre dernier peut surprendre. «Mes déclarations (sur la normalisation) expriment la position de la jeunesse du PJD. C’est une positions honorable qui est conforme à la position nationale sur cette question», avait répondu Mohamed Amekraz lors d’une interview sur France 24, trois jours après ses propos tenus sur une chaîne proche du Hezbollah. Un choix médiatique qui a été critiqué mais que le ministre a défendu, en expliquant que cette chaîne «a un public spécial qui ne regarde pas les médias marocains».

Sur Al Mayadeen, trois jours auparavant, Amekraz avait affirmé que «les Marocains ont été surpris par la décision de normalisation des relations avec Israël». «Tous les Marocains considèrent la question palestinienne comme une question d'injustice et d'usurpation de la terre et des droits des propriétaires légitimes», avait-il insisté.

Point de bascule 10 jours plus tard : son parti sera aux premières loges de la normalisation entre le Maroc et Israël, lors de la signature de la Déclaration conjointe entre le Maroc, les Etats-Unis et Israël le 23 décembre dernier. Une position embarrassante pour la formation politique dont le secrétaire général affirmait, jusqu’en août dernier, l’opposition du PJD à «tout accord de paix» avec l’Etat hébreu.

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com