L'Afrique du Sud achètera des doses du vaccin Covid-19 d’AstraZeneca et l’Université d’Oxford à un prix 2,5 fois plus élevé que la plupart des pays européens, a annoncé jeudi le ministère de la Santé. Le pays le plus touché par le virus du continent a commandé au moins 1,5 million de vaccins au Serum Institute of India, attendus en janvier et février, rapporte l’AFP.
Un haut responsable de la santé a déclaré cette semaine à l'agence de presse que ces doses coûteraient 5,25 dollars chacune, soit près de 2,5 fois le montant payé par la plupart des pays européens. «Le ministère national de la Santé confirme que le prix de 5,25 $ est celui qui nous a été donné», a déclaré le directeur général adjoint de la santé, Anban Pillay par SMS, sans expliquer la différence de prix.
Les membres de l'Union européenne (UE) ne paieront que 1,78 euro (2,16 $) pour les doses d'AstraZeneca, selon des informations divulguées par un ministre belge sur Twitter le mois dernier.
Les accords bilatéraux entre les gouvernements les plus riches et les fabricants de vaccins contre les coronavirus ont suscité des inquiétudes quant à la hausse des prix et au manque d'approvisionnement pour les pays à revenu faible et intermédiaire. L'année dernière, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre le «nationalisme des vaccins» et les «prix abusifs» une fois qu'une injection réussie a été trouvée. Il y a quelques jours, son chef Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré que le monde est confronté à un «échec moral catastrophique» en raison des politiques inégales en matière de vaccins anti-Covid19.
AstraZeneca France a toutefois déclaré à l'AFP en novembre que ses injections seraient plafonnées à 2,5 euros (environ 3 dollars) par dose «pour fournir des vaccins à la plus large population, avec un accès le plus équitable possible».
Le Maroc, qui a reçu vendredi un premier lot de 2 millions de doses du vaccin livrées depuis l’Inde, n’a pas communiqué sur le prix. Mardi, devant les élus de la Chambre des conseillers, le chef du gouvernement a reconnu que certains pays «recourent aussi à la spéculation pour acheter des lots et proposent des prix 5 voire 9 fois plus chers que le prix normal».